‘’Depuis 5 ou 6 ans, l’opposition nous promet des lendemains sombres’’
Une fois n’est pas coutume, le ministre du Tourisme et responsable ‘’apériste’’ de la première heure, monte au front. Pour défendre le bilan du président Macky Sall dont il est convaincu de la réélection à l’issue de la présidentielle de février 2019. Mame Mbaye Niang n’a pas non plus manqué de tirer à boulets rouges sur les pourfendeurs du régime. Notamment Karim Wade et Ousmane Sonko. Entretien à bâtons rompus !
Par Ibrahima Khalil Wade
Le Sénégal vient de lever 7 356 milliards de F Cfa au dernier Groupe consultatif de Paris, alors qu’il recherchait 2 856 milliards de F Cfa. Quel commentaire vous en faites ?
On se réjouit de cette performance. Certes, nos détracteurs ont essayé de tourner ça en dérision, en se demandant comment on peut se réjouir de l’endettement, alors que c’est une demande de levée de fonds qui constitue une dette pour notre pays qui sera payée par les générations futures. Il faut comprendre que d’autres pays en Afrique, en Europe, en Amérique ont aussi essayé de lever des fonds. Mais ils ne peuvent pas le faire avec ce taux d’intérêt. Ce que nous avons réussi. Ils ne peuvent pas non plus attirer ou susciter autant d’intérêt à investir qu’au Sénégal. Donc, la performance réside dans la tenue de notre atmosphère économique, c’est-à-dire le climat des affaires. C’est ce qu’il faut saluer et ça, c’est le président de la République qui l’a réussi depuis 6 ans.
Donc, vous pensez qu’il ne s’agit pas d’un endettement excessif ?
Non, on ne peut pas parler d’un endettement excessif. Nous vivons dans une communauté où l’endettement est réglementé, de même que le monde des finances. Nous n’avons pas encore atteint les plafonds exigés par la communauté. Cependant, il faut rappeler qu’aucun pays ne s’est développé sans pour autant contracter des dettes. C’est ce que nous sommes en train de faire et nous le faisons bien. C’est de la bonne dette. Nous avons préparé un plan d’action prioritaire (Pap) d’un montant de 2 856 milliards de francs Cfa et il y a eu 7 356 milliards d’engagements. Ce qui veut dire que le Sénégal est encore crédible. Nos lendemains ne sont pas aussi sombres tels que certains le décrivent. Les bailleurs ne sont pas des enfants de chœur, ils veulent gagner de l’argent. Ils ne vont pas investir autant d’argent dans un pays où l’avenir est douteux.
Certains observateurs s’insurgent contre le fait que le gouvernement ait convoqué un groupe consultatif à deux mois de la présidentielle. Qu’est-ce que vous en pensez ?
La réponse du président est appropriée. Ils ne sont pas ambitieux et ils ont oublié que l’Etat, c’est la continuité et que le Pap concerne les 4 prochaines années (2019-2023). On ne peut pas arrêter notre système économique parce que, tout simplement, l’on se dirige vers une élection présidentielle.
L’opposition compte organiser une grande manifestation le 28 décembre. Elle continue toujours de récuser le ministre de l’Intérieur pour organiser la prochaine présidentielle. Est-ce que le président ne doit pas nommer une personnalité neutre pour aller à une élection apaisée ?
Depuis 5 ou 6 ans, l’opposition nous promet des lendemains sombres. Il faut tout juste rappeler que l’opposition avait dit que nous n’avions pas suffisamment de crédibilité pour lever assez de fonds. Elle avait prédit un fiasco au Groupe consultatif et une manifestation à la dimension de leurs ambitions. Mais le constat est que depuis lors, ce sont juste des paroles en l’air, des menaces. Et que la réalité, au moment opportun, ne reflète pas leurs ambitions. Il faut se faire une idée claire de l’attitude de l’opposition. Elle n’est pas prête à aller à l’élection.
Ils trouveront toujours des cafards dans nos propositions, nos réalisations ou notre façon de faire. On ne peut plus truquer des élections au Sénégal. Le fichier qu’ils sont en train de critiquer émane d’un consensus à l’Assemblée nationale. Nos opposants avaient exigé 4 millions d’électeurs et nous avons eu 6 millions. Depuis lors, il y a eu des élections législatives qui se sont passées démocratiquement. Ils ont gagné des localités, de même que nous. Certes, il y a eu des problèmes de délivrance des cartes dus au délai. Mais aujourd’hui, on ne peut plus parler de rétention de cartes. Elles sont disponibles au niveau des préfectures et chacun peut aller retirer sa carte. Jamais au plus grand jamais, dans l’histoire politique au Sénégal, il n’y a eu 60 % de participation aux élections.
Dans la production des cartes, on est actuellement à 78 ou 79 % de taux de retrait. En plus, il y a eu que deux fenêtres depuis les législatives. Ce sont des moments où on donne aux citoyens la possibilité de s’inscrire. C’est la période de révision. Ce sont ces deux moments importants qui n’ont pas été exploités par l’opposition. Au même moment, nous à l’Apr, nous avons mobilisé nos électeurs, nos partisans et amis pour les inscrire. Or, nos détracteurs, eux, ont préféré être sur les plateaux de télévision et alimenter un débat stérile pour maintenir une effervescence politique. C’est ça la réalité. Actuellement, ils constatent qu’ils ne peuvent pas être majoritaires, que la victoire est déjà devant nous. Donc, ils se donnent les moyens de discréditer des élections ou de créer des artifices pour déstabiliser le pays. C’est ça la vérité.
La vérité aussi, c’est qu’on vous accuse de vouloir écarter de la présidentielle deux candidats que sont Karim Wade et Khalifa Sall…
S’il s’agissait d’écarter des candidats, au lieu d’en écarter deux, il fallait en écarter cinq (rires). Parce qu’il y a trois autres aussi qui sont un peu virulents.
Mais ces candidats se présentent comme étant les plus sérieux…
(Il coupe) Non. Je ne le pense pas. Comment peut-on considérer que la candidature de Karim Wade est sérieuse ? Une personne qui a décidé de s’opposer de façon virtuelle.
Mais le Pds représente quelque chose dans ce pays. C’est le deuxième parti politique au Sénégal, si l’on se fie aux résultats des dernières législatives…
Oui, mais il faut essayer de représenter par image les gens qui ont obtenu ce résultat. La liste était dirigée par Madické Niang et d’autres barons du parti. Le Pds n’est plus celui d’antan, il est aujourd’hui fragmenté. Le Pds, c’est aujourd’hui une moitié à l’Apr et l’autre avec Madické. Ce qui en reste ne peut pas porter la candidature d’un homme sérieux, surtout quand cette personne a décidé de s’opposer virtuellement. On ne peut pas gérer un parti politique de cette manière.
Donc, vous ne pensez pas au retour de Karim Wade ?
Mais cela fait 4 ans qu’on nous le dit. Qu’il va revenir demain, qu’il est à Paris, à Monaco, chez lui, en route. Que ses deux bonnes sont arrivées, etc. Ce que les gens du Parti démocratique sénégalais sont en train de faire, c’est de l’imposture pour se maintenir à la une des journaux. On ne fonctionne pas comme ça. Les élections s’organisent et se gagnent au Sénégal. Une personne qui réside au Qatar, qui a décidé de parler avec ses amis via WhatsApp, qui ne peut même pas prendre la parole à la radio ou à la télé, je ne peux pas prendre cette candidature au sérieux. C’est de l’agitation qui ne sert absolument à rien et qui, à la fin de la journée, va permettre à d’autres Sénégalais de comprendre ce qu’il est en train de faire.
Karim Wade vient de déclarer que Macky est en train de se choisir ses propres candidats. Il demande même aux Sénégalais de se mobiliser pour faire face. Quel commentaire cela vous inspire ?
La première chose que je dirai, c’est pourquoi lui, il ne se mobilise pas d’abord. Pourquoi il veut mobiliser les Sénégalais et que lui, il reste au Qatar. C’est ça la vérité. On ne peut pas demander à des Sénégalais de se mobiliser, alors que lui-même, il se la coule très douce.
Mais il a été exilé au Qatar…
Je ne parle pas d’exil. Parce que voilà une personne qui a quitté le Sénégal de son propre gré, qui a affrété un vol, qui est allé chez ses amis et qui n’a même pas pris la peine de remercier les Sénégalais qui se sont battus pour lui. On ne devrait pas perdre notre temps à parler des gens qui ont décidé de vivre dans un monde virtuel. Pour le cas de Khalifa Sall, la justice est en train de faire son travail.
Donc, vous pensez que Khalifa Sall peut être candidat ?
Ce n’est pas à moi de valider sa candidature. Ce n’est ni au président de la République encore moins au gouvernement du Sénégal de déclarer la validité des dossiers de candidature. Il y a des organes habilités à valider ou à rejeter la demande d’un citoyen. Tous les Sénégalais qui peuvent déposer leur candidature sont en train de le faire. Maintenant, ces organes feront leur travail.
A vous entendre parler, il revient au Conseil constitutionnel de déclarer les candidatures ?
Comme par le passé, c’est à cet organe-là qu’on donne ce privilège.
Il se trouve que beaucoup de gens n’ont pas confiance au Conseil constitutionnel, vu ce qui s’est passé avec le 3e mandat de Wade.
Mais, à chaque fois, le peuple sénégalais a su imposer sa volonté. Pourquoi, aujourd’hui, on veut remettre ça en cause ? Il y a d’autres candidats qui sont très virulents qui passent leurs journées à nous attaquer. Si cela ne dépendait que de moi et si cette possibilité d’écarter des candidatures existait, moi, j’allais écarter celle de Malick Gakou. Pourquoi on n’écarterait pas aussi celles d’Abdoul Mbaye, d’Idrissa Seck, d’Ousmane Sonko ? Pour être candidat, il faut remplir certaines conditions et tout Sénégalais qui les remplit, a le droit de participer à la compétition électorale. Maintenant, il faut être apte à mobiliser au minimum 0,8 % de l’électorat pour déposer une candidature. Quand on a eu à le dire, les Sénégalais ont pensé que c’était pour des artifices politiques dédiés exclusivement à nos adversaires pour leur barrer la route. Mais, aujourd’hui, nous nous rendons compte quand même de l’efficacité de ces mesures. Peu importe ce qu’on fera, la solution que nous allons proposer, l’opposition trouvera toujours les moyens de la discréditer. Les opposants au régime sont dans leur rôle, mais nous aussi, nous avons la responsabilité d’être aussi fermes, voire plus déterminés qu’eux pour que ce pays continue à marcher et que les Sénégalais puissent choisir leur prochain président.
Le Premier ministre, qui est censé être plus informé que nous, a eu à déclarer qu’il y aura moins de 5 candidats à la présidentielle…
(Il coupe) On n’a pas besoin d’être mieux informé que tout le monde pour dire qu’il y aura moins de 5 candidats ou 6 à la présidentielle.
Est-ce qu’il ne s’agit pas là d’une déclaration assez grave ?
Il faut savoir que le Premier ministre est politique et qu’il a un candidat qui s’appelle Macky Sall. L’environnement dans lequel il a eu à tenir cette déclaration, c’était une réunion de coordination des cadres républicains. C’est purement politique. Quand on a un candidat et qu’on est politique quand même, on tient des discours politiques. On n’a pas besoin des services de renseignement pour savoir qu’il n’y aura que 5 ou 6 candidats. Vous avez suivi le parrainage et comprenez qu’il y a pas mal de candidats qui ont la peine pour mobiliser 10 000 électeurs. C’est ce qui justifie la position de Mame Adama Guèye et d’autres. Beaucoup de candidats ont déjà renoncé et ont décidé d’aller soutenir d’autres. C’est ça les réalités du parrainage.
Le président de la République a signé ce week-end 4 accords de partenariat avec la Mauritanie, dans le cadre de l’exploitation du gaz. Certains leaders politiques, notamment ceux de Rewmi, ont eu à dénoncer cette répartition, car selon eux, le président Macky Sall n’a pas pris en compte les intérêts du Sénégal. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Ces leaders qui ont dénoncé cette répartition sont ceux qui entretiennent des conflits en Afrique. C’est ce qui explique d’ailleurs le fait que deux pays frontaliers ayant des ressources naturelles entrent en guerre. En quoi est-ce que ça dérange, d’autant plus que le gisement est à cheval entre les deux pays ?
D’après eux, la majeure partie des ressources se trouvent dans le périmètre sénégalais.
A ce niveau de responsabilité, on ne peut pas juger sur d’après ou de sources telles. Il y a eu des études, c’est ce qui explique tout ce temps qu’on a perdu avant de signer cet accord. Ceci justifie deux choses. Que le pétrole sénégalais n’a pas été bradé, que le gaz n’a pas été exploité comme certains ont voulu le faire comprendre. Si on vient de signer, c’est parce que les positions viennent d’être éclaircies. Le choix d’exploiter tel champ ou gisement vient de débuter. Donc, il n’y a pas eu de possibilité de s’enrichir par le passé ; elle est dans le futur. C’est un argument pour ces prétendus rédacteurs de bouquin calomnie. Il faut se féliciter du fait qu’entre deux pays voisins où il y avait la possibilité de créer des conflits, que nos deux chefs d’Etat soient parvenus à signer un accord, dans un contexte apaisé pour que ces ressources puissent profiter à nos deux peuples. Il faut saluer la maturité des deux présidents, cette initiative-là. Les pays africains doivent prendre l’exemple sénégalo-mauritanien pour éviter des conflits qui tueront des milliers de personnes.
Votre candidat était à Touba, Saint-Louis, Louga, etc. Est-ce à dire que la campagne électorale a déjà commencé pour vous ?
La campagne a commencé depuis que certains leaders ont commencé à attaquer. Le président de la République est le chef de l’Etat jusqu’au 24 février. Parce que le pays doit continuer à marcher. L’opposition devrait travailler à avoir un programme, mais pas à fomenter ou raconter des contrevérités ou baser toutes ses stratégies sur des ‘’Fake-News’’. On prend l’exemple d’un certain leader qui s’appelle Ousmane Sonko, qui passe tout son temps à dire des contrevérités que les gens constatent, mais qu’on fait passer par pertes de profits. Voilà un monsieur qui nous a parlé d’un Ter à 1 200 milliards, d’un avenant de 200 milliards de francs Cfa, d’un détournement de 92 milliards. Il a dit que mon père l’a parrainé alors que ce n’est pas vrai. On ne peut donner du crédit à un tel monsieur. Il faut être plus sérieux. Le président est en train d’inaugurer tous les projets qu’il a initiés. Il n’aura même pas le temps de battre campagne. Il ne pourra pas finir ce processus d’inauguration. La vérité, c’est de faire le travail, de proposer un programme aux Sénégalais, d’essayer de les convaincre, de gagner leur adhésion à nos projets et surtout de respecter ses engagements.
Apparemment, vous êtes confiant quant à l’issue de cette présidentielle. Mais entrevoyez-vous l’hypothèse de perdre ?
Je suis croyant, je m’attends à tout. Mais je suis quand même scientifique et je suis politique. Il y a des signaux qu’on peut interpréter. L’ensemble des conditions sont réunies pour qu’on gagne cette élection. Il n’y a pas un candidat qui a la même capacité que le nôtre, qui est aussi crédible que lui et un programme aussi pertinent que le nôtre. La preuve, ils ne proposent absolument rien aux Sénégalais. Leur campagne, leurs arguments, c’est dénigrer Macky Sall, le taxer de voleur, fomenter, tenter de nous discréditer aux yeux de l’opinion. Quand on fait face à ce genre d’opposition, on peut dormir tranquille et avoir la certitude de gagner les élections par la grâce de Dieu.
Mais votre candidat actuel, Macky Sall, n’était pas pris au sérieux en 2012. Cela ne doit-il pas vous pousser à la prudence ?
Macky Sall n’était pas pris au sérieux par qui ?
Par beaucoup d’observateurs. On ne le voyait pas venir…
Ces observateurs se sont trompés. Nous, nous avions envahi le terrain pendant trois ans. Nous n’avions pas attendu jusqu’à trois ou quatre mois de l’élection pour occuper les médias pour essayer de discréditer le candidat Abdoulaye Wade. Nous avions proposé un programme. Ce que l’opposition ne fait pas. On a sillonné le pays, on a visité 3 600 villages au Sénégal. On a serré autant de mains que d’électeurs pour gagner cette élection. Je ne vois pas, dans l’opposition aujourd’hui, quelqu’un qui remplit ces conditions-là.
Votre excès de confiance ne risque-t-il pas de vous jouer un mauvais tour ?
Nous ne sommes pas dans l’excès.
En entendant le président parler, lui et certains responsables de votre formation politique, on a l’impression que la présidentielle est déjà pliée…
(Il coupe) Heureusement que c’est une impression. Parce que si c’était la réalité, on n’allait jamais nous voir nous déployer. Nous sommes sur le terrain politique, allons à la rencontre de nos concitoyens, expliquons un bilan, parlons d’un programme. La demande sociale n’est pas représentée par le nombre de fonctionnaires. Au Sénégal, on a 130 000 fonctionnaires sur plus de 15 millions d’habitants. Ces derniers se partagent la moitié des ressources. La tension sociale émanerait du monde rural, des syndicats.
La tension sociale, ce n’est pas seulement les syndicats, il y a certes les travailleurs de la santé et de la justice qui sont en grève. Mais il ne faut pas perdre de vue que depuis plus de deux mois, plus de 40 000 étudiants sont dans la rue.
Ces 40 000 étudiants étaient dans le système scolaire.
Mais ils sont dans la rue à cause d’une dette de 16 milliards de F Cfa que l’Etat tarde à solder.
Le gouvernement a pu trouver une solution et le Premier ministre a rencontré le syndicat de ces universités. Il reste maintenant la mise en œuvre du plan qui a été adapté. Cependant, le ministre de l’Economie est dans son rôle en voulant vérifier les situations d’endettement par rapport aux écoles avant de payer.
Mais le temps presse…
Il faut rappeler que ces étudiants ont été réintégrés. Le gouvernement essaie tout simplement de stabiliser les montants de la dette et que naturellement ça va s’arranger. Ce qui est important et qu’il faut rappeler, c’est ce que l’Etat puisse devoir de l’argent à des sociétés privées, c’est connu. L’Etat ne paie pas du tic au tac. Il y a des procédures de vérification pour décaisser l’argent public. Même s’il y a eu une volonté du ministre de l’Enseignement supérieur ou du président de la République, il faut suivre ces procédures. On a intérêt à les respecter, même si ça crée des problèmes. L’essentiel, c’est la possibilité de réformer nos procédures pour être beaucoup plus efficace pour que de pareilles situations ne se répètent pas.
A vous entendre parler, c’est comme si vous n’êtes pas conscient du péril jeune qui guette le pays ?
Je pense que ça était amplifié. On ne peut pas dire qu’il y a ce péril jeune et que le gouvernement ou le président de la République est resté les bras croisés. Il y a eu beaucoup d’efforts qui ont été consentis. La vérité, c’est que le problème majeur de la jeunesse au Sénégal, c’est celui de l’emploi, de la qualification. Le système d’éducation ou d’enseignement ne prend pas en compte les réalités du marché de l’emploi. C’est ce qui justifie les réformes qui ont été entamées pour harmoniser l’enseignement et ces réalités.
Ne craignez-vous pas des violences lors de la prochaine présidentielle ?
Je suis convaincu qu’il y a une partie de l’opposition qui ne veut pas aller à l’élection et qui est en train de théoriser le chaos. Mais nous sommes aussi déterminés qu’eux, et nous sommes en train de nous donner les moyens politiques pour que le chaos auquel aspire l’opposition ne puisse pas s’ériger au Sénégal.
Vous êtes le ministre du Tourisme. Lors du dernier Groupe consultatif de Paris, le président a déploré l’inexistence de réceptifs de grande envergure au Sénégal. Quel commentaire cela vous inspire ?
Le président a raison. Nous souffrons de ce déficit d’infrastructures capables de soutenir notre tourisme, mais nous sommes en train de nous donner les moyens de le régler à travers deux points. Il y a 4 600 chambres qui sont en construction au Sénégal haut de gamme et le Code du tourisme qui va régler tout ce qui est lié à la réglementation du secteur. Le gouvernement va rédiger le projet de loi et le soumettre à l’Assemblé nationale le mois de prochain.