La France soutiendra une intervention militaire au Mali
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que la France soutiendra une intervention au Mali - dont le nord est tombé aux mains des islamistes - si les forces africaines en prennent l'initiative.
La France soutiendra une intervention armée de forces africaines au Mali mais elle n'en prendra pas l'initiative, a affirmé samedi à Lorient le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
"La France n'a pas à prendre une initiative militaire au Mali", dont le nord est aux mains des islamistes armés, a déclaré à quelques journalistes Jean-Yves Le Drian, en marge d'une visite au festival interceltique de Lorient. "Elle souhaite que ce soient les forces africaines, en particulier celles de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest ndlr) et éventuellement de l'Union africaine, qui prennent l'initiative, c'est le sens de la résolution qui a été votée par le Conseil de sécurité".
Une intervention "inéluctable"
Une intervention militaire africaine est "souhaitable et inéluctable", a-t-il insisté. "La France la soutiendra et je l'espère, l'Union européenne aussi".Il s'agit pour les pays africains "d'assurer la stabilité politique à Bamako, qui n'est pas encore assurée même si le président (par intérim Dioncounda) Traoré est revenu de Paris à Bamako cette semaine, d'assurer un gouvernement d'union nationale, lui donner la souveraineté nécessaire et étendre cette souveraineté au Nord-Mali avec inévitablement une intervention armée que la France pourra soutenir mais dont elle ne prendra pas l'initiative".
La situation dans le nord du Mali est "très préoccupante", a jugé Jean-Yves Le Drian. "Il faut éviter par tous les moyens que cette partie du Mali devienne un +Sahélistan+, et les ingrédients sont en train de se rassembler pour qu'elle le devienne", a-t-il dit, faisant un parallèle avec l'évolution de l'Afghanistan.
Tombé fin mars aux mains de groupes armés, le nord du Mali est désormais contrôlé par des mouvements islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le président François Hollande avait estimé le 14 juillet qu'il revenait aux Africains de "déterminer" quand et comment intervenir militairement dans le nord du Mali, tout en promettant la "solidarité" aux pays concernés.
La Cédéao est disposée à envoyer une force de quelque 3300 soldats pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord. Mais elle attend un mandat du Conseil de sécurité de l'ONU et demande un appui logistique notamment à la France et aux Etats-Unis.