Publié le 13 Jan 2024 - 23:55
CANDIDATS EN LICE À L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2024

Prime à la jeunesse et au renouveau

 

Les 21 candidats dont les dossiers sont en cours d’examen dans les locaux du Conseil constitutionnel semblent incarner un renouvellement du paysage politique, avec l'émergence de nouvelles têtes sur le plan politique.

 

Un constat s’impose, au regard de la liste des 21 candidats qui ont réussi à passer les fourches caudines de la redoutable commission de contrôle des parrainages. Le premier écrémage a laissé place à de nombreux jeunes candidats, voire néo-politiciens parmi lesquels on peut noter : Anta Babacar Ngom (40 ans), Dr Cheikh Tidiane Dièye, Bassirou Diomaye Faye (43 ans), Pape Djibril Fall (38 ans), Mame Boye Diao (54 ans) et Karim Wade (55 ans), entre autres. Une jeunesse qui semble donner une cure de jouvence au scrutin présidentiel qui a, longtemps, été une compétition sclérosée par la bataille des caciques issus des partis traditionnels.

Avant l'ère des grandes coalitions en 2012, l’élection présidentielle au Sénégal était souvent l’occasion d’un affrontement entre différentes personnalités issues de la nomenclature politique sénégalaise. Seuls les candidats comme Malick Gakou, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall, Amadou Ba, Khalifa Sall, Habib Sy et Idrissa Seck semblent toujours incarner cette classe politique traditionnelle généralement issue de la matrice socialiste (PS) et libérale (PDS).

Ces candidats, dont les dossiers sont à l'étude au niveau du Conseil constitutionnel, présentent un nouveau plateau de néophytes à l’élection présidentielle. Seuls Idrissa Seck et Mamadou Lamine Diallo ont déjà eu à participer à un scrutin présidentiel. Les 19 autres candidats espèrent participer à leur premier scrutin national.

Des candidats comme Rose Wardini, gynécologue obstétricienne de fonction qui a décidé de s’intéresser à la chose politique, il y a seulement quelques années. Elle a créé, en 2009, le Mouvement citoyen pour le développement. Candidate malheureuse à la mairie de Kaolack, en 2022, elle vise pour 2024 la présidence de la République. Un plafond de verre que veut briser Anta Babacar Ngom, la femme d’affaires qui espère casser les carcans socioculturels qui entravent l’ascension des femmes politiques à la magistrature suprême au Sénégal.

D’autres candidats comme Serigne Mboup, Cheikh Tidiane Dièye, le Pr. Daouda Ndiaye sont dans ce sillage de la société civile. Ces candidats ont fait leurs armes dans le monde associatif, avant de franchir le Rubicon politique à la tête de mouvements.

Le retrait des partis traditionnels et la prééminence des coalitions

Ce début du processus devant nous conduire à l’élection présidentielle de février 2024 est aussi marqué par la disparition progressive des partis traditionnels comme le PS, AJ/PADS, PIT, AFP et LD qui ne présentent pas de candidat à cette élection. Cette absence découle du virage entamé par la classe politique sénégalaise, depuis 2012, avec l’émergence des coalitions politiques.

Ces regroupements de partis ont fortement annihilé les idéologies qui portaient les partis traditionnels, ne laissant en place que des machines électorales, avec comme but ultime de prendre ou de conserver le pouvoir. Ce recul des partis traditionnels s’accompagne d’une percée des mouvements citoyens qui portent les candidatures de Serigne Mboup (And Nawle and Ligueey), Rose Wardini (Sénégal nouveau), Daouda Ndiaye (Président Daouda Ndiaye 2024), Anta Babacar Ngom (Alternative pour la relève citoyenne).

Ces dynamiques ne seront pas sans conséquence sur le positionnement politique de ces partis traditionnels, au lendemain du prochain scrutin. Les mouvements politiques et citoyens, par la force des choses, sont en train de reconfigurer le paysage politique sénégalais, dans un contexte de perte de leadership des partis traditionnels qui n’ont pas réussi à remplacer les personnages emblématiques qui les ont portés pendant des décennies. 

Pour le PS, l’AFP, la LD, le PIT… la décision de jouer les accompagnateurs ou les faiseurs de rois est un calcul qui s’entend. Mais il est risqué. Car il traduit un certain manque d’ambition et une recherche de la facilité. Parce que l’argument qu’ils sont comptables du bilan de Macky Sall tient difficilement face aux risques de disparition et de perte de notoriété et d’influence sur la scène politique. Puisqu’un candidat issu de ces formations politiques peut bel et bien faire campagne sur la base de son projet et de son programme pour le Sénégal, tout en assumant le compagnonnage avec l’APR durant les deux mandats du président sortant.

D’année en année, de scrutin en scrutin, ces partis sortent du subconscient des Sénégalais. Les observateurs ne relèvent plus ni ne s’offusquent que ces formations politiques ne participent plus à une élection sous leur propre bannière ou à la tête d’une coalition dont elles sont les figures de proue. 

Il faut aussi souligner que l’échec des différents régimes dans la résolution des problématiques comme l’emploi, la pauvreté, l’autosuffisance alimentaire et l’éducation a fini par rendre inaudible les discours politiques traditionnels, ouvrant le champ libre à un nouveau discours antisystème et de changement radical.

Mamadou Makhfouse NGOM

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