Boubacar Camara se positionne
Parmi la vingtaine de candidats à la Présidentielle de 2024, Boubacar Camara a effectué sa première sortie, ce dimanche. Le président de la coalition Kamah 2024 s'est montré dragueur vis-à-vis de cette frange de l'opposition recalée et moins tendre avec toute candidature émanant directement ou indirectement du pouvoir.
La main tendue aux candidats recalés et à toute l'opposition d'une manière globale, la critique du système de parrainage ou les piques à l'endroit “des candidats issus du pouvoir”, on en a vu de toutes les couleurs, lors de la première sortie de Boubacar Camara. Sa candidature validée par le Conseil constitutionnel, le leader de la coalition Kamah 2024 n'a pas perdu de temps pour faire sa toute première communication.
Comme tout aspirant à la magistrature suprême, il a d'emblée cherché à ratisser large, invitant ainsi ses compagnons de l'opposition à rejoindre son idéal d'un Sénégal meilleur. “Aujourd'hui, mon devoir est de tendre la main à tout le monde pour donner corps à mon engagement dans la construction du Sénégal. Je lance humblement un appel à tous les candidats porteurs d'une offre de rupture et aux électeurs à se joindre à moi afin de garantir, par un vote utile, la troisième alternance qui doit permettre de consolider ce qui a été bien fait, refaire ce qui a été mal fait, défaire ce qui a été mal fait, faire ce qui aurait dû être fait. Je suis prêt à gouverner harmonieusement le Sénégal en mettant en synergie toutes les forces vives de la nation”.
Dans sa déclaration, M. Camara ne manque pas de fustiger la mise sur la touche “arbitraire” de certains candidats à la candidature. “Des candidats, pourtant crédibles et engagés, ont été écartés par le système inique du parrainage ou par des procédés manifestement excessifs. Au lieu d'un système de filtre pertinent pour se prémunir contre des candidatures fantaisistes et pléthoriques, nous sommes en présence d'un dispositif permettant d'écarter des prétendants sérieux. Ainsi, la situation est marquée par trois absences frappantes : celles du président sortant, du principal leader de l'opposition et du candidat du premier parti historique de l'opposition”, a fait savoir celui qu'on surnomme aussi ‘’Kamah’’.
La rupture oui, non à la continuité
Boubacar Camara ne s'en cache pas : dans son entendement, la continuité doit laisser place à la rupture. “Deux groupes de candidats sont présents. Il y a, d'une part, ceux qui symbolisent la continuité, soit ouvertement soit implicitement. Ces candidats ont déjà occupé ou occupent encore d'éminentes fonctions politiques, ont conçu et défendu des politiques publiques dont les résultats n'ont pas permis d'améliorer de façon significative les conditions de vie de la majorité de nos compatriotes”.
“D'autre part, poursuit le candidat, nous sommes en présence de ceux qui préconisent le changement auquel aspire le peuple sénégalais. Disposant de programmes politiques, économiques et sociaux crédibles et alternatifs, des offres traditionnelles, certains candidats, en plus d'un parcours digne de respect et d'un discours pertinent, symbolisent la rupture. Les axes essentiels de leurs préoccupations sont la promotion d'un capital humain épanoui à travers la prise en charge par l'État de l'éducation, de la santé, la souveraineté sous toutes ses formes, l'industrialisation, la sauvegarde des ressources naturelles et la lutte contre la mal gouvernance et la corruption.
Dans la foulée, selon Kamah, pour faciliter le choix du corps électoral, “il convient d'éviter un éparpillement du vote de la rupture”. À l'en croire, “le Sénégal doit gagner ce match décisif, les porteurs de cette compétition doivent avoir un palmarès rassurant, un projet bénéfique”.
Selon toujours M. Camara, “ils doivent être expérimentés et ouverts au monde moderne”.
Mamadou DIOP