La part belle aux start-up
Le Président Macky Sall a alloué une part importante de la 2e cohorte de financement de la Der/Fj aux start-up, dans la logique de sa vision sur le numérique.
A peine un trimestre après le premier jet, Macky Sall a remis des financements de la deuxième phase de la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/Fj). D’un montant de 10 milliards, cette deuxième cohorte de financement met le focus sur le numérique et l’innovation. Une quarantaine de start-up se sont vu remettre à elles seules 10% de cette somme, soit 1 milliard FCfa de financements, samedi dernier à Diamniadio. ‘‘C’est à nous de nous inscrire dans le sens de l’histoire, pas seulement par la parole, mais par les actes. C’est ce qui compte le plus. C’est ce que nous comptons faire avec les jeunes qui brillent dans l’innovation numérique’’, a déclaré le président Sall.
Dans la foulée, Macky Sall a décidé de tripler l'enveloppe allouée aux start-up du numérique qui va passer de 1 à 3 milliards. Un secteur porteur, encore à ses balbutiements au Sénégal, que le président de la République tient à faire l’un des pivots de sa politique de développement, d’après ses engagements. Le forum sur le numérique est désormais annualisé et même auréolé de belles récompenses : 20 millions de FCfa pour le grand prix du chef de l’Etat pour l’innovation numérique, 10 millions pour le deuxième et 5 pour le troisième.
L’Etat, qui a également développé le programme Sénégal Numérique 2025, compte prendre les devants dans ce secteur de l’économie mondiale très dynamique. Les innovateurs et start-up du Sénégal veulent mettre en place une ‘‘Teranga Valley’’, à l’image de la Sillicon Valley aux USA.
Le même montant de 10 milliards avait été distribué à 25 000 bénéficiaires, lors de la première phase en août dernier. Des projets portés par des femmes et des jeunes, venant de tous les départements du Sénégal, portant sur la pisciculture, le traitement industriel du sel, la transformation des produits agro-forestiers... ont reçu des financements, remboursables en principe.
Stand-up à l’américaine
Pour afficher le dynamisme de ce projet, le chef de l’Etat a opté pour un style de communication qu’on ne lui connaissait pas : un dialogue direct avec l’assistance, les mains libres. Une sorte de stand-up à l’américaine ou l’habituelle cravate a sauté dans l’habillement du président qui déambulait sur le plateau, dialoguant à bâtons rompus avec les intervenants. ‘‘Il faut booster l’entreprenariat numérique. Dans le monde hyper-connecté, c’est un paramètre nécessaire pour une croissance durable et inclusive’’.
Diamniadio abritera, en outre, un parc de technologie numérique dont le but est d’améliorer, sur ce pôle urbain, la première et la plus grande plateforme régionale de promotion de l’innovation et du développement des services numériques. Il devrait faire du Sénégal une plaque tournante attractive pour l’investissement dans le secteur des Tics, ainsi qu’un super calculateur qui va participer au développement de l’écosystème numérique.
La Der essuie les tirs de TAS Sur le principe, la Der/Fj vise l’inclusion économique et sociale esquissée par le Pse. Logée à la Présidence et disposant d’un budget de 30 milliards de FCfa, les soupçons de maquillage politique la concernant sont vite arrivées, en cette période préélectorale. Thierno Alassane Sall qui passait, hier, à l’émission dominicale grand-jury a estimé que cette Délégation s’active politiquement à démolir l’opposition par des moyens peu conventionnels. ‘‘A l’intérieur du pays, la Der a confisqué et siphonné plusieurs cartes nationales d’identité, en faisant croire aux gens que c’est pour leur octroyer des bourses. Ce sont les responsables de la Der, eux-mêmes, qui signent à la place des populations. Leur objectif est de mettre des doublons dans nos fiches de parrainage pour nous éliminer’’, a déclaré l’ancien ministre de l’Energie Thierno Alassane Sall qui demande à la justice de s’autosaisir. Pour illustrer ses propos, Tas n’est pas allé loin, en prenant exemple sur deux responsables femmes de son mouvement, ‘‘La République des valeurs’’, qui en ont fait les frais. ‘‘On a proposé à l’une d’elle de mobiliser 500 parrains en échange de la somme de 300 000 FCfa’’, a-t-il révélé. |
OUSMANE LAYE DIOP