Le parquet requiert la perpétuité contre les deux suspects
Accusés d’avoir participé à deux braquages à Keur Massar en 2019, Ifra Ka et Amadou Ka risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les accusés, qui sont en détention préventive depuis 2019, ont fait face aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.
Dans la nuit du 11 au 12 mars 2019, deux braquages ont été perpétrés à Keur Massar. La station d’essence et un point de transfert d’argent de cette localité ont été assaillis par une dizaine de personnes lourdement armées et encagoulées. Après avoir malmené les pompistes, les vigiles et les trois caissiers, ils ont dévalisé les caisses, en emportant plus de 2 millions F CFA et des denrées alimentaires.
Deux des supposés malfaiteurs sont arrêtés grâce au concours de la Sûreté urbaine et de la police de Jaxaay. En effet, l’un d’eux, en l’occurrence Ifra Kâ, a été alpagué grâce à son numéro de téléphone trouvé dans le véhicule utilisé par les malfrats et qui appartient à une mutuelle. À l’enquête, celui-ci a cité les noms d’une dizaine de personnes, dont Amadou Kâ. Il ressort également des éléments de l’enquête qu’Ifra Ka, qui purgeait une peine d’emprisonnement de 10 ans, s’était évadé du camp Abdou Diassé où il effectuait une corvée. Durant sa cavale, l’homme qui excellait dans le vol de bétail s’est reconverti dans le braquage.
Après trois ans de détention préventive, ils ont fait face aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar. Les accusés ont contesté les chefs d’association de malfaiteurs et de vol aggravé qui leur sont reprochés. S’ils avaient fait des aveux devant les enquêteurs, à la barre, ils ont tenu un autre discours. Amadou Ka renseigne qu’il a été trainé nuitamment dans la forêt par les gendarmes qui lui réclamaient des bêtes qu’il aurait volées. À l’en croire, il a été torturé.
Son coaccusé Ifra Ka adopte la même stratégie de défense. Après avoir nié le vol aggravé et l’association de malfaiteurs, il a contesté, avec véhémence, l’évasion qui lui est reprochée. Il nie avoir été condamné à 10 ans de prison. À l’en croire, il a été condamné par le tribunal de Rufisque à six mois d’emprisonnement ferme. Même confronté par une vidéo de surveillance des endroits braqués, Ifra campe sur sa position.
Malgré leurs dénégations systématiques, le ministère public, pour qui les faits sont établis, a requis la réclusion criminelle à perpétuité.
De leur côté, les avocats de la défense ont sollicité l’acquittement pour absence de preuves.
Le verdict sera rendu le 21 décembre prochain.
MAGUETTE NDAO