L’ancien chef de l’armée guinéenne meurt en prison
La Guinée est sous les projecteurs depuis l’annonce du décès en détention du colonel Sadiba Koulibaly, chef d'état-major des armées d’octobre 2021 à mai 2023 et ancien numéro deux du CNRD, l’organisation mise en place par le général Mamady Doumbouya au lendemain de son coup d’état contre le président Alpha Condé, aujourd’hui en exil en Turquie. Lors de la prise du pouvoir en septembre 2021, M. Sadiba Koulibaly était un membre influent du CNRD avant que les relations ne se dégradent entre lui et la hiérarchie militaire. Après cette brouille, il a été nommé ambassadeur par intérim au Cuba. Il est revenu au pays à la fin du mois de mai où il a été accusé de « desertion » et condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal militaire. Son arrestation mouvementée avait déjà jeté une lumière crue sur la dégradation de ses relations avec le général Doumbouya.
Le jour même de son remplacement à la tête de l’armée guinéenne, il avait été nommé ministre de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’État. Mais dès le lendemain de sa nomination, il avait été limogé. En octobre 2023, il part pour Cuba comme chargé d'affaires à l'ambassade de Guinée, jusqu'à son arrestation le 4 juin dernier. Il était revenu à Conakry pour, disait-il, régulariser la situation des employés de l’ambassade restés cinq mois sans salaire. La vérité est que le pouvoir le soupçonnait de fomenter un putsch.
Le 15 juin dernier, un tribunal militaire de Conakry l’avait condamné à cinq ans ferme de prison avec rétrogradation au rang de colonel. Mardi 25 juin, un communiqué du procureur militaire de Conakry, le colonel Aly Camara indique que Sadiba serait mort par suite d’arrêt cardiaque suite à psycho-traumatisme important et un stress prolongé qui sont à l’origine d’une arythmie cardiaque majeure ayant entraîné une défibrillation et un arrêt cardiaque ». Le décès aurait eu lieu le 22 juin à Conakry