Les 16 candidats demandent au Conseil constitutionnel de constater les carences de Macky Sall
Le Sénégal vibre au rythme des événements qui ponctuent le report de l’élection présidentielle et de l’attente de la nouvelle date pour tenir cette joute électorale. Hier, le président de la République a commencé son dialogue national, au moment où 16 candidats validés par le Conseil constitutionnel ont refusé de rencontrer le chef de l’État. En lieu et place, ils ont déposé un recours sur le bureau des sept sages.
L’appel du président Macky Sall au dialogue national n’a pas été suivi par les candidats validés par le Conseil constitutionnel et regroupé autour du FC25. Ces derniers ont préféré déposer auprès de la haute juridiction des recours, au moment où le dialogue était en pleine préparation.
Selon Thierno Alassane Sall, porte-parole du jour du collectif FC25, ‘’nous sommes venus déposer, chacun en ce qui le concerne, une requête pour constater la carence du président de la République de prendre les mesures qui s’imposent pour convoquer l’élection présidentielle dans les délais requis’’.
‘’Cette carence, ajoute le député candidat, va entrainer le pays dans une situation relativement grave, puisque non seulement elle pourrait nous amener dans une situation où le 2 avril un président élu n’est pas encore installé, mais on ne sait même pas jusqu’où, compte tenu du dialogue qu’il a ouvert, on pourrait aller. C’est pourquoi le Conseil constitutionnel, qui a déjà dit dans son avis 1C du 15 février que la Constitution actuelle s’applique dans sa plénitude, doit constater cette carence-là et le risque qu’elle fait courir au pays et à prendre les dispositions nécessaires’’.
Selon le collectif des candidats du FC25, par le biais de Thierno Alassane Sall, il s’agira, en premier lieu, ‘’de constater qu’à partir du 2 avril, M. Macky Sall ne sera plus le président de la République’’ et d’anticiper sur les conséquences qui pourraient en résulter.
‘’Deuxièmement, ajoute-t-il, faire prendre à M. Macky Sall toutes les dispositions utiles pour que, immédiatement, l’élection présidentielle puisse se tenir. Troisièmement, constater que tout retard mis à exécuter résulte non pas de circonstances graves ou de situations qui échappent au contrôle, mais de la seule volonté du président Macky Sall et d’en tirer toutes les conséquences nécessaires parce qu’on a vécu des situations qui nous ont amenés à la date d’aujourd’hui’’.
Sur le même registre, précise le porte-parole, ‘’le Conseil avait poliment invité le président de la République à fixer la date dans les meilleurs délais. De ce qu’on dit, les juges n’invitent pas. Ils ont voulu être polis, mais ils doivent ordonner. Pour n’avoir pas été suffisamment clairs avec quelqu’un qui n’aime pas la clarté, qui aime le sombre, ils lui ont laissé une porte. Mais cette fois-ci, il va falloir que le Conseil soit très clair et précis. Monsieur Macky Sall doit fixer la date, sinon le Conseil lui-même doit la fixer. Il a la compétence et la capacité de fixer la date devant le refus manifeste et la carence de Macky Sall de fixer cette date et anticiper sur le vœu qu’il a de faire un intérim au-delà du 2 avril, pour éviter que le Sénégal tombe dans une crise’’.
Pour TAS, ‘’si le Conseil constitutionnel ne prenait pas toutes les décisions de droit qui s’imposent, il participerait au chaos qui est prévisible et que tout le monde voit. Et je ne pense pas qu’il est de la responsabilité du Conseil, étant le régulateur de l’élection présidentielle, de rester sans réagir à ce qui pourrait arriver de grave au Sénégal’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)