Les rebelles sont entrés dans la capitale en liesse du Tigré

Le conflit au Tigré a pris ce lundi un nouveau tournant. Les rebelles sont entrés à Mekele, la capitale de cette région éthiopienne, alors que l’administration est en fuite. Selon un témoin, la ville est en fête.
Les rebelles sont entrés dans la capitale du Tigré, a annoncé lundi à l’AFP, le responsable régional. L’administration intérimaire du Tigré a quitté Mekele, la capitale de cette région du nord de l’Ethiopie où l’armée affronte depuis près de huit mois des forces loyales aux anciennes autorités locales dissidentes. Il pourrait s’agir d’un tournant dans ce conflit. Selon les médias d’Etat, le gouvernement a annoncé lundi soir un «cessez-le-feu unilatéral» au Tigré.
Les rebelles progressaient depuis plusieurs jours vers la ville. «Tout le monde est parti, les derniers sont partis dans l’après-midi, […] la région n’a pas de gouvernement», a indiqué à l’AFP un membre de cette administration, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité. Ces Forces de défense du Tigré (TDF), comme elles se font appeler «ont pris le contrôle de la ville, je les ai vus moi-même, ils sont entrés», a confirmé cette source. «La ville est en fête, tout le monde est dehors à danser», a ajouté cette source.
350 000 personnes en situation de famine
Le Tigré est en proie aux combats depuis le lancement en novembre 2020 par le Premier ministre, Abiy Ahmed, d’une opération militaire pour renverser les autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette opération, qui devait être brève, s’est transformée en conflit de longue durée. De nombreux récits d’exactions sur les civils (massacres, viols, déplacements de population, etc.) ont été rapportés.
Vendredi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères avait annoncé que trois humanitaires de Médecins sans frontières avaient été tués dans cette région, dans une attaque. Au moins 350 000 personnes sont en situation de famine au Tigré, selon l’ONU. Information que conteste le gouvernement éthiopien.
LIBERATION et AFP