La FAO et L'IPAR visent la protection sociale
La protection sociale pour une meilleure sécurité alimentaire a fait l'objet d'une première rencontre informelle hier, regroupant les différents acteurs du secteur agricole. L'organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l’Initiative Prospective agricole et rurale (IPAR) ont tenu à organiser cette ''Fenêtre sur l'agriculture'', au siège de la FAO, pour mieux appréhender les enjeux de la protection sociale.
La première rencontre informelle ''Fenêtre sur l'agriculture'' a été axée hier sur la protection sociale. Initiée par l'organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'initiative prospective agricole et rurale (IPAR), cette rencontre vise à favoriser l’échange d'information au sein des institutions et enrichir des expériences mutuelles. Le thème retenu pour cette première édition est ''Résilience et Protection sociale pour une meilleure sécurité alimentaire''.
Réunis autour d'une table avec des réflexions approfondies, plusieurs pistes ont été dégagées par les différents acteurs : l'investissement public-privé, une bonne politique alimentaire, la résilience de l'environnement, une bonne volonté politique, favoriser l'intersectoriel, l'implication des ONG et de la société civile, des acteurs intervenant dans le domaine de l'agriculture et l'action, sont entre autres les messages forts qui sont ressortis des débats. Ce qui fait dire au représentant de la FAO Sénégal, Vincent Martin : ''Il est nécessaire de faire ce lien entre sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'avoir cette ouverture, horizon ouvert sur l'agriculture, qui est un élément fondamental des politiques agricoles de sécurité alimentaire et notamment au Sénégal''.
Il résume qu'il y a un manque de lien entre les différents ministères et les différentes initiatives. Donc il est nécessaire de mettre en cohérence ce qui existe déjà. Il estime en outre que des défis se posent à eux, mais qu'ils sont prêts à les relever et que le gouvernement, pense-t-il, va les accompagner. A son avis, une véritable volonté de tous les acteurs de dialoguer et d'agir conjointement se fait voir, pour aboutir à un objectif commun qu'est la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le directeur exécutif de IPAR, Cheikh Omar Ba, va dans le même sens et signale que cette rencontre va créer des synergies entre deux institutions.
''Des doléances de la part des chercheurs sénégalais''
Ainsi, des doléances ont été émises par des chercheurs sénégalais, axées sur l’accès au crédit et aux outils permettant de mettre en place des mécanismes agricoles, et sur le manque de financement de la part des gouvernants dans la recherche agricole. Selon eux, l’État du Sénégal ne finance pas la recherche agricole en tant que telle, mais assure le salaire des chercheurs. ''Alors, disent-ils, les chercheurs doivent chercher de la matière ailleurs avec des bailleurs qui ont d'autres priorités.'' Par ailleurs, ils soulèvent un enjeu majeur qu'est le pouvoir d'achat des produits agricoles.
De l'avis des experts Pour le responsable du plaidoyer à OXFAM, Éric Hazar, le droit à la protection sociale est un des droits de la déclaration universelle des droits de l'Homme. Souvent, dit-il, quand on parle de protection sociale en Afrique de l'Ouest, on est en terrain inconnu. Il propose aux conférenciers de mettre en place des perspectives et des mécanismes de développement : le pilotage qui interpelle la volonté politique des gouvernants, la cohérence et l’intégration, le ciblage pour faire face à des problèmes de financement, et la détermination des cibles de la population. Selon lui, l’expérience brésilienne peut aider les acteurs réunis à gagner du temps. L'ancienne ministre brésilienne du Développement social et de la lutte contre la faim, qui a conduit à la réussite de la protection sociale au Brésil, Mme Maria Carvallo Lopes, parle de mise en place de stratégies d'intégration et des normes juridiques afin d'avoir des politiques de protection sociale. |
AIDA DIENE