Publié le 31 May 2013 - 00:15
RECONSTRUCTION DE L’HÔPITAL ARISTIDE LE DANTEC

 De l'implication personnelle du Président de la République

Au cours de cette année 2013, l’Hôpital Aristide le Dantec (HALD) soufflera ses 100 bougies. Dans la vie d’un être humain, un anniversaire de cette dimension aurait mérité une fête mémorable. Les personnels en charge de la vie de cette belle institution ne manqueront pas de lui rendre l’hommage qu’elle mérite. Aujourd’hui, et au lendemain d’un autre anniversaire célébrant l'arrivée au pouvoir du Président Macky Sall, l’espoir légitime d’un «Yokuté» dans le secteur de la santé nous impose de revisiter les opportunités que cet hôpital pourrait offrir au Sénégal et à ses voisins dans une sous-région gagnée par les syndromes d’une instabilité de plus en plus persistante.

 

De là, découle le diagnostic qu’un citoyen attentif et préoccupé par le devenir de sa nation souhaite poser pour scruter le devenir d’une formation hospitalière qui a tant donné au peuple sénégalais. En tant qu’opérateur du dedans, et pour avoir contribué à la réflexion ayant structuré le projet d’établissement de l’Hald, je puis attester de l’existence d’un esprit de sacrifice de certains de nos grands maîtres en médecine, doublé d’une grande ambition citoyenne portée par ses travailleurs, tous segments confondus.

 

Sans aller dans le détail, deux volontés fortes peuvent être décryptées de la vision du projet. D'abord, une ferme volonté de hisser la formation hospitalière aux standards internationaux en offrant au Sénégal et à l’espace UEMOA, des plateaux techniques relevés et à même de faire face aux pathologies d’hier et d’aujourd’hui. En effet, un trop grand décalage existe dont il faut évaluer correctement les coûts1 pour se donner les moyens de réduire cette autre fracture qui impose le détour par le Nord pour traiter les questions du Sud. Ensuite, un dispositif opérationnel depuis 2005, progressivement et patiemment conçu comme projet d’établissement par toutes les composantes de Le Dantec. Ces dernières se sont investies pour fixer le cap d’une nouvelle ambition qui fait de l’hôpital une infrastructure de référence de niveau 4.

 

«Fracture Nord-Sud»

 

Au-delà d’un rêve légitime, l’hôpital de niveau 4 se veut une alternative à la hauteur de la complexité des tâches : en pays du Sud et dans le secteur précis de la santé, la globalisation s’invite et impose plusieurs types de réponses qui supposent deux ruptures essentielles. En premier lieu, changer le paradigme actuel d’offre de services en luttant contre l’inaccessibilité aux soins de qualité sans discrimination aucune et en réduisant considérablement les évacuations sans cesse croissantes qui nécessitent une infrastructure médicale de pointe. En second lieu, dérouler et de façon volontaire, les meilleurs dispositifs de diagnostic, d’enseignements, de recherche et de mise à jour pour outiller correctement et valablement l’ensemble des acteurs concernés pour la prise en charge des affections contemporaines. Autrement dit, l’enjeu serait de s’armer de foi et de science pour traiter localement nos cas cliniques, former notre capital humain et capter les devises liées aux évacuations, du diagnostic à la promotion sanitaire.

 

A ce stade de la conception, un tel projet requiert une mobilisation exceptionnelle de la Nation et mérite d’être accompagné par le Président de la République. Aucun doute ne subsiste auprès des acteurs : un projet aussi porteur doit générer les moyens de son autofinancement s’il est effectivement pris en mains et sponsorisé par les plus hautes autorités de l’Etat. A côté des contributions attendues du gouvernement, ce dernier est davantage sollicité à travers ses facultés de mobilisation du mécénat national et international.

 

Si le citoyen Sénégalais a sanctionné sans coup férir le régime de Wade, c’est certainement pour affirmer une ferme ‘’volonté d’aller de l’avant’’. En effet, les success stories qu’il a déjà enregistrés suffisent à faire admettre une vérité simple mais loin d’être simpliste. Ce brave peuple du Sénégal administre souvent au monde entier une bonne leçon de grandeur et de maturité : toutefois, sa faculté à conforter les assises de notre démocratie ne devrait pas constituer l’arbre qui empêche de voir la forêt. Le cordon sanitaire qui est censé garantir sa sécurité accuse une porosité sans commune mesure. En effet, combien de Sénégalais meurent en silence - dans un silence bruissant d’accusations - car n’ayant pas eu les moyens d’être évacués à temps et vers un service de qualité ? Combien de milliards sont injectés dans les évacuations sanitaires ? S’il nous est impossible de répondre avec exactitude à ces deux questions, nous pouvons affirmer avec certitude que le Sénégal en perd doublement. Il perd en ressources qu’on aurait pu injecter par ailleurs ; il perd surtout en savoir-faire puisque l’expertise locale n’est pas sollicitée dans ces cas là.

 

«Le Yokuté face au projet d'établissement»

 

Une autre menace liée à l’instabilité politique dans notre espace sous-régional s’y ajoute pour nous imposer une autre échelle de lecture. Après un siècle d’existence, l’Hôpital Aristide le Dantec appelle un urgent besoin de reconstruction. En effet, le risque géo-sanitaire sous régional est éminent. Il dépasse de loin celui de l’insécurité, avec la montée en puissance des crises militaires dans les pays frontaliers. Si le Sénégal se positionne aujourd’hui comme arrière garde sécuritaire en matière de politique, il n’en demeure pas moins que le risque santé est plus que jamais élevé pour les civils et les militaires, nationaux comme étrangers. Ce besoin d'infrastructures sanitaires de qualité, nécessité plus que stratégique, interpelle tous les organismes internationaux, les corps diplomatiques, tous les étrangers vivant dans la collectivité nationale...

 

La vision de «Yokuté»2 doit pouvoir s’adosser au projet d’établissement de l’hôpital Aristide Le Dantec, estimé à 80 milliards de francs Cfa, et le promouvoir. Si aucun développement durable ne peut être entrevu au Sénégal en dehors d’une prise en charge effective et pertinente des besoins en santé, il reste évident qu’une bonne osmose avec le projet doit être aménagée par l’Etat. D’abord dans l’intérêt du Sénégal, l’hôpital de dernière génération est une réponse à la demande sociale. Ainsi envisagé comme un des leviers du «Yokuté», c’est un autre investissement social qui vient témoigner de la générosité du Chef de l'Etat, et compléter davantage son ambition de Couverture maladie universelle (CMU). Bien compris, il est source probable de résultats concrets durant ce quinquennat. Ensuite pour administrer la bonne preuve qu’une rupture dans la continuité est de l’ordre du possible. Et qu’en définitive, ce projet peut-être hissé parmi les grands chantiers du chef de l’Etat.

 

L'implication personnelle du Président de la République signifierait l’érection d’un nouvel humanisme ou, plus simplement, l’actualisation des valeurs de solidarité et d’amour du prochain, celles-là qu’enseignent les principes fondamentaux de nos référentiels religieux et culturels.

 

Mme Touré Marième Syré Diallo

Conseillère en relation de services

Direction HALD

mamtoure2@gmail.com

 

 

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