Des solutions urgentes annoncées pour les CRAO
Sur instruction du ministre de la Santé et de l'Action sociale, une délégation du Centre national d'appareillage orthopédique (CNAO) a effectué, hier, une mission de supervision au service régional dudit département à Saint-Louis. Une occasion que les responsables du service orthopédique ont saisie pour étaler les difficultés de travail et d'accueil des malades, devant le directeur du CNAO.
Malgré la forte demande, les conditions de travail sont très difficiles au Service régional d'appareillage orthopédique (CRAO) de Saint-Louis. Pour le chef de division de ce service de l'hôpital régional, la volonté du personnel ne suffit plus, parce que les problèmes sont très nombreux. "On a constaté avec la délégation beaucoup de manquements dans les services. Il s'agit, entre autres, d’un manque de matériel technique, de personnels qualifiés, de l'étroitesse des lieux de travail et d'accueil des malades. Le CRAO de Saint-Louis reçoit les malades de la région, mais aussi ceux de la région de Matam. Ce qui pose d'énormes problèmes pour une prise en charge correcte des patients", a déploré Paul Ndione. Raison pour laquelle il a sollicité des autorités sanitaires la délocalisation du service dans un lieu plus spacieux.
"Le service est déjà victime de deux délocalisations, entre 1996 et aujourd'hui. Des délocalisations qui nous ont causé beaucoup de pertes de matériel technique. D'ailleurs, la visite nous réconforte énormément, puisque les membres du sous-secteur n'étaient pas bien écoutés par les autorités. C'est pourquoi nous sollicitons la construction d'un centre régional d'appareillage orthopédique capable d'accueillir la forte demande", a soutenu M. Ndione.
Des doléances qui n'ont pas laissé indifférent le directeur du CNAO, Dr Djibril Bèye.
Selon lui, le constat est quasi général dans les CRAO. "Les déficits en personnel et en équipement sont notoires, mais il faut comprendre que les hôpitaux font face à des besoins d'urgence vitale en opposition à ceux qui peuvent attendre. Malheureusement, en faisant l'arbitrage budgétaire, les directeurs d'hôpitaux laissent souvent en rade le sous-secteur de la rééducation et de la réadaptation. Donc, ces unités ont besoin de renforcement de personnels qualifiés et d'équipements", a déclaré le Dr Bèye.
Ainsi, pour remédier à ces dysfonctionnements, a-t-il poursuivi, le ministre de la Santé a donné des directives fermes pour qu'au sortir de la tournée qu'on lui fasse un rapport complet de la mission de supervision. "Le sous-secteur de rééducation et de réadaptation est extrêmement important et contribue beaucoup à la réinsertion sociale pour rendre à la personne sa dignité. D'ailleurs, le ministre de la Santé à travers son partenaire, l'OMS, a obtenu un financement pour l'accessibilité aux technologies d'assistance. Dans ce projet dont les financements sont attendus incessamment, les CRAO auront une part belle pour leurs équipements", a signalé le Dr Djibril Bèye.
Mais dans l'urgence, a-t-il conclu, le centre d'appareillage orthopédique de l'hôpital régional de Saint-Louis sera doté d'équipements dont deux verticalisateurs pour la prise en charge des enfants nés avec des malformations.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS