L’étudiant Sadibou Thior condamné à 10 ans
Il a passé 14 années sur les bancs de l’école. 6 ans au primaire, 6 autres années au secondaire et 2 ans à l’Université. Aujourd’hui Sadibou Thior a anéanti toutes ces années de dur labeur, à cause de sa libido. L’étudiant en 2ème année de Lettres modernes a quitté le chemin des amphis, pour les sentiers de la dépravation sexuelle, au détriment de ses études. Puisqu'il a été condamné hier à 10 ans de prison, pour viol et pédophilie sur quatre filles âgées entre 10 et 15 ans.
Sadibou Thior a été perdu par l’une de ses victimes, S. C. Sané. Courant juillet, la fillette a raconté à sa mère que leur voisin lui faisait des attouchements. La confidence sonne comme une délivrance pour les trois autres victimes. Dénoncé, Sadibou Thior est arrêté. Il sera inculpé de viol et de pédophilie, malgré les interventions de l’Imam et du chef de son quartier.
Devant les juges, les trois victimes ont, vendredi dernier, tour à tour réitéré leurs accusations. ‘’Un jour, à l’heure du déjeuner, on m’a envoyée chercher des ustensiles dans la chambre de mon oncle dans le quartier. Je l’ai trouvé sur place. Il m’a fait tomber sur le matelas, avant d’enlever mon pantalon et mettre son doigt dans mon sexe'', a confié S. C. Sané. Sa sœur cadette, A. Sané a également indiqué avoir été doigtée par le prévenu. La fille de 10 ans d’ajouter : ''Il m’a tapoté les seins et m’a caressée''.
Pour la troisième et la plus âgée, l’étudiant ne s’est pas suffi de son doigt, mais a tenté de la pénétrer. ''Alors que je m’étais rendue dans la chambre de mon oncle, Sabidou m’a tirée vers le lit. Il a ôté son slip et a tenté d’enlever son pantalon’’, a raconté Nd. D. Sané, âgée de 15 ans. Heureusement pour elle, quelqu’un a frappé à la porte, contraignant son bourreau à la laisser aller. Plus chanceuse, Kh. B. Tamba a soutenu que Sadibou Thior lui a demandé de l’embrasser. ''Je l’ai rabroué en menaçant de le dénoncer à mon père, puis j’ai fui’’, a-t-elle révélé.
''J’ai décidé de pardonner''
Face aux accusations accablantes des quatre filles, Sadibou Thior s’est réfugié dans des dénégations systématiques. ''Je n’ai pas violé ces filles. Elles m’ont certes trouvé dans la chambre de leur oncle, mais il n’en est rien'', s’est défendu l’étudiant. ‘’Leur oncle, est mon ami. Je vais dans sa chambre pour réviser mes leçons car il y a du monde chez moi’’, a-t-il ajouté l’air désemparé. ''Pourquoi vous accusent-elles alors ?’’ lui a demandé le juge. ''J’ignore pourquoi elles m’accusent. Je n’ai pourtant pas de problèmes avec leur famille'', a-t-il répliqué.
Malgré ce revirement du prévenu, le père des victimes s’est désisté. ''Lorsqu’il a avoué devant tout le quartier, l’imam et sa famille, j’ai décidé de pardonner, je ne demande rien’’, a indiqué M. Sané. Pour autant, le représentant du parquet n’a pas emprunté le chemin tracé par la partie civile. ''Ce mode de règlement est inefficace pour certaines affaires. Une seule personne était sur le point de gâcher la vie à quatre jeunes filles innocentes’’, a martelé le substitut Adama Ndiaye. Conforté par les certificats médicaux faisant état d’un hymen large pour A. Sané d’une déchirure hyménale pour S. C. Sané, il avait requis 10 ans ferme.
''Juger, c’est comprendre. Il ne faut pas condamner un étudiant en 2e année à 10 ans'', avait expliqué l’avocat de la défense. Avant de solliciter la relaxe au bénéfice du doute ou, à défaut, ‘’une large clémence''. Une demande sans effet puisque Sadibou Thior reste en prison pour les 10 prochaines années.
Cheikh THIAM
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