Biagui réchauffe l'autre MFDC
Les rideaux sont tombés sur les Etats généraux du processus de paix en Casamance convoqués par Jean-Marie François Biagui ce week-end à Ziguinchor. Face à l’absence de la plupart des responsables civils et militaires de la rébellion, Biagui a annoncé la mutation de l'entité indépendantiste en Mouvement pour le fédéralisme et la démocratique constitutionnels (MFDC). Il l'a justifié par ''sa volonté d'enrichir le paysage politique sénégalais dans le cadre notamment de sa nécessaire recomposition, mais aussi et surtout pour contribuer à la noble tache de refondation de la République du Sénégal.''
Ce futur parti entend promouvoir les idéaux de la République par l’exercice d’une véritable démocratie pluraliste et par l’édification d’un Etat fédératif soucieux des diversités ou des particularités locales et garant de l’unité et de la cohésion nationales, a ajouté Biagui.
Le responsable du MFDC qui se veut nouveau a soutenu que pour une paix définitive en Casamance, il convient ''que nous pensions et que nous inventions une constitution sénégalaise qui consacre, expressément, la réalité plurielle ou la pluralité existentielle des peuples du Sénégal qui tendent tous à l’idéal de leur intégration dans un seul et même peuple sénégalais, mobilisé vers un seul et même but sénégalais, à la faveur d’une seule et même foi sénégalaise.'' Cette nouvelle constitution, ''devra consacrer la réhabilitation des régions naturelles du Sénégal en tant que telles et leur érection comme provinces autonomes.'' Ce faisant, dit-il, la nouvelle charte fondamentale ''autorisera (...) un saut formidable vers la modalité, la prospérité et l’émergence socio-économique.''
Selon Jean-Marie François Biagui, ''la nouvelle constitution devra réaffirmer, avec une acuité et une exigence encore plus fortes, la mission première de la République : administrer les populations selon les valeurs et leurs aspirations propres, et suivant des politiques publiques qui anticipent les contingences territoriales, géopolitiques, environnementales, socioculturelles et économiques.''
Hubert SAGNA (Correspondant à Ziguinchor)