Le pouvoir économique des femmes toujours en deçà de celui des hommes
Le pouvoir économique des femmes est encore en-deçà de celui des hommes au Sénégal, a révélé lundi à Dakar l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) lors d’un atelier sur l’indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique.
Selon Oumou Diagne de l’ANSD qui présentait le tableau de bord de l’indice de la condition de la femme sénégalaise, le pourcentage des femmes employées du secteur non agricole est de 0,35% contre 0,65% pour les hommes. Par contre, avance-t-elle, le taux de chômage des jeunes de 15 à 34 ans est plus élevé chez les hommes, se situant à 8,2% contre seulement 2,8% chez les femmes.
Dans le domaine agricole, la propriété de la terre est de 31,1% en faveur de la femme contre 60,9% en faveur des hommes. Concernant le bétail, les hommes se retrouvent avec 512.468 têtes contre seulement 79.187 têtes pour les femmes.
Un écart criard est enregistré au niveau des salaires avec 85.589 FCFA pour les hommes contre 12.109 FCFA pour la gent féminine. Concernant la fonction publique, Mme Diagne déplore le fait qu’il y a seulement 2.883 femmes hauts fonctionnaires de la hiérarchie A (la catégorie la plus élevée) contre 12.941 pour les hommes. Dans le même ordre d’idées, il est noté dans l’indice de la condition de la femme sénégalaise que les postes de responsabilité dans la diplomatie sénégalaise sont de 151 pour les femmes contre 559 pour les hommes. Au niveau de la fonction publique et des établissements publics sénégalais, les femmes sont largement devancées par les hommes avec un nombre respectif d’agents de 19.221 et 75.251.
C’est dans le domaine social où les femmes ont gagné des points par rapport aux hommes. Le taux de scolarisation préscolaire est de 10,3% pour les filles contre 9,3% pour les garçons. Dans le cycle primaire, ce taux est de 76% pour les filles contre 74% pour les garçons. Par contre dans l’enseignement secondaire, les filles perdent du terrain enregistrant 35% de taux de scolarisation contre 40% pour les garçons. L’écart se creuse également dans le supérieur en faveur des hommes avec un taux de scolarisation 10% contre 6% pour les femmes.
‘’Dans le domaine de la santé, l’écart de croissance des moins de cinq ans est de 28,1% pour les garçons contre 24,9% pour les filles’’, affirme Mme Diagne. Il y a eu également des progrès réalisés concernant la mortalité des filles de moins cinq ans avec un taux moins élevé (83%) contre 91% pour les garçons. En revanche, dans le domaine du VIH/Sida, le taux de prévalence chez les personnes de 15 à 24 ans est plus élevé chez les femmes (0,7%) que chez les hommes (0,1%).