Publié le 3 Oct 2012 - 12:06
ACCAPAREMENT DES TERRES

7 des 11 zones les plus touchées en Afrique

 

 

L'accaparement de terres est devenu un phénomène mondial. Et l'Afrique reste le continent qui en souffre le plus. Constatant cela, l'ONG britannique Oxfam a décidé, lors d'une conférence de presse, de mener une campagne dénommée ‘’stop à l'accaparement des terres ou touche pas à ma terre’’.

 

Ce combat, l'organisation compte le mener en partenariat avec d'autres structures telles que la ROPA qui travaille dans le domaine de l'élevage en Afrique de l'Ouest, du PROPAC, de l'EAFF pour l'Afrique de l'Ouest, de ACCOR et de Action AID.

 

Selon Mouhamed Lamine Ndiaye, directeur du programme Justice économique en Afrique, l'accaparement des terres touche plus le continent africain que les autres, car 7 des 11 zones les plus touchées se trouvent en Afrique comme l'atteste le nombre d'hectares de terre accaparée par les investisseurs étrangers et qui est de 50,2 millions. ‘’Nous n'attendrons pas que ce phénomène arrive jusqu'à nos portes, nous allons réagir et arrêter tout celui qui toucherait à nos terres’’, lance M. Ndiaye. ‘’Même si on prend les terres d'autrui, que cela se fasse dans la légalité et la clarté, et qu'on donne aussi de l'argent aux propriétaires terriens. On doit également donner les raisons pour lesquelles on veut avoir ces terres’’, ajoute-t-il.

 

Ainsi, selon M. Ndiaye, s'accaparer des terres veut dire répondre à quatre facteurs qui sont la violation du droit coutumier, le non respect du principe d'information préalable, l'absence d'études d'impacts socio-économiques et environnementaux et la transparence ou l'absence de clarté. Pour expliquer la manière dont les terres sont accaparées en Afrique, Mouhamed Lamine Ndiaye fait une comparaison. ‘’Chaque année, en Afrique, on vend des terres qui équivalent 100 fois la capitale sénégalaise’’, dit-t-il.

 

A côté de ce combat que mène Oxfam, l'Organisation des Nations-Unies également n'est pas en reste, car l'ONU a mis en place des règles et des dispositions à respecter concernant l'accaparement des terres. Mais, l'organisation dirigée par Ban Ki Moon se heurte au laxisme de certains Etats. ‘’Aucun Etat n'est obligé d'appliquer les règles, car elle est à caractère volontaire’’, se désole-t-il. Au Sénégal, l'ONG Oxfam avait sonné l'alerte juste avant l'élection présidentielle et depuis lors, ce phénomène a connu un coup d'arrêt.

 

Lors de cette rencontre avec les journalistes, le directeur du programme Justice économique en Afrique a aussi parlé des contrats à longue durée signée par les Etats africains avec les investisseurs. ‘’Nous courons le risque de rester plusieurs années sans utiliser nos terres, car les contrats signés vont de 50 à 100 ans’’, confie-t-il. Selon lui, les règles et les dispositions mises en place ne sont pas solides surtout dans des pays où les institutions sont faibles. ‘’Il faut mettre fin à cet accaparement des terres’’, crie-t-il

 

AMADOU THIAM

 

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