Publié le 19 Jan 2023 - 14:40
ESCROQUERIE FONCIÈRE PORTANT SUR 50 MILLIONS F CFA

Le prévenu accuse la Descos et des lenteurs administratives 

 

S. Kama a été interpellé par les limiers de la Division des investigations criminelles, avant d’être déféré au parquet. Après avoir encaissé un montant de 50 millions F CFA pour l’achat et la construction de deux terrains, depuis quatre ans, il n’a pas pu respecter ses engagements.

 

Pour l’achat et la construction de deux terrains à Kounoune, dans le département de Rufisque, la dame D. Souko, établie en France, avait remis, en 2019, à S. Kama, un montant de 50 millions F CFA en plusieurs tranches. Mais,$ de retour au Sénégal avec le matériel de finition, elle a été stupéfaite de constater que les travaux avaient, non seulement à peine débuté, mais lesdits terrains étaient litigieux, contrairement aux promesses fermes du mis en cause. Elle a déposé une plainte au niveau de la Division des investigations criminelles (Dic).

En confirmant les termes de sa plainte, la dame a déclaré que, désirant acheter un terrain à usage d'habitation, elle a sollicité, depuis la France où elle réside, les services du nommé S. Kama pour l'achat de deux terrains sis à Kounoune et leur construction. Pour ce faire, le mis en cause a réclamé et obtenu d'elle la somme cumulée de 50 000 000 F CFA, en plusieurs tranches.

C'est de retour au Sénégal, soutient-elle, qu'elle a eu la désagréable surprise de constater que, non seulement le nommé S. Kama n'a pas réalisé les travaux comme promis, mais il tarde à lui remettre les documents afférents à la mutation desdits terrains en son nom, malgré ses multiples relances.

La plaignante privilégie la médiation

Interrogé sur procès-verbal régulier, le prévenu a reconnu avoir encaissé lesdits fonds. Selon lui, il avait réalisé les travaux comme convenu, jusqu'au chainage, mais la Descos l'a sommé d'arrêter lesdits travaux, du fait que les terrains étaient litigieux.

À ce sujet, il a précisé que les terrains en question ont été acquis de bonne foi, en se fondant sur les actes de droit réel produits. Sur ces entrefaites, poursuit-il, avec l'accord des enfants de la plaignante et de quelques bonnes volontés, il a acquis deux autres terrains sur un autre site à Rufisque et a pris l'engagement de construire les appartements, en respectant sa volonté.

Interpellé sur les documents afférant à la régularité des terrains par les hommes du commissaire Sarr, patron de la Dic, il a promis de les remettre, dans un bref délai. Lors d’une confrontation organisée entre les deux parties, la plaignante a fait état de son désir de poursuivre la médiation et d'accorder un temps raisonnable au mis en cause, pour lui permettre de lui remettre les documents desdits terrains et de respecter ses engagements.

Quant au nommé S. Kama, il a promis de s'y atteler, non sans préciser que l'affaire des terrains incriminés est pendante devant la justice.

Entendu à nouveau, il a reconnu avoir tardé à délivrer à la dame lesdits documents, du fait des lenteurs administratives indépendantes de sa volonté.

Toutefois, se prononçant sur le remboursement réclamé par la partie plaignante, le mis en cause a déclaré être disposé à terminer lesdits travaux, dans un délai de deux mois, du fait que l'affaire pendante devant la justice vient de lui être favorable. À ce titre, il a précisé qu'il est toujours disposé à finaliser la procédure administrative des deux parcelles sises à Rufisque proposées en compense dans le différend.

Au cours de l'enquête, selon nos sources, le mis en cause a fourni les plans de masse, les actes de cession, les photocopies de la carte nationale d'identité du promoteur et des témoins qui ont été annexes aux dossiers. Il a été cependant déféré au parquet pour les faits d’escroquerie foncière portant sur 50 millions F CFA.

CHEIKH THIAM

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