Le Giaba dans la psychose de perdre trois États membres
La lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est une des problématiques des États membres de la CEDEAO, dont le bras armé est le Giaba (Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest). Le retrait de certains pays de l'espace CEDEAO préoccupe cette institution dont la mission est de combattre ces fléaux.
Le Giaba a lancé, hier, la 41e réunion de sa Commission technique-plénière à Pointe Sarène, dans le département de Mbour. L'occasion a été saisie par le DG Edwin W. Harris pour exprimer sa préoccupation concernant les conséquences de la situation géopolitique régionale sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
En effet, lors de son discours d'ouverture de la rencontre, le DG a indiqué qu’"il est important de souligner que le Giaba est préoccupé par le risque de perdre trois États membres : la République du Mali, la République du Burkina Faso et la République du Niger, en raison de leurs retraits volontaires de la communauté".
Et, poursuit M. Harris, "en l'état, l'horloge tourne vers janvier 2024, et c'est dans ce sens que nous plaidons auprès des dirigeants de ces trois pays pour qu'ils reconsidèrent leur décision dans l'intérêt de la paix et de la sécurité régionales. Ensemble, nous sommes plus forts, ensemble nous pouvons bâtir notre région et ensemble nous pouvons la rendre prospère et sûre", a soutenu le DG.
Sur le même registre, le Giaba en appelle au Conseil des sages de la CEDEAO "pour poursuivre sa médiation afin que nous continuions à vivre ensemble en tant que frères et sœurs, un seul peuple et un seul destin".
Par ailleurs, le DG Edwin W. Harris a révélé que, tenant compte des résultats des exercices d'évaluation mutuelle réalisés par les États membres du Giaba, "il est encore plus évident que les ressources sont essentielles pour soutenir le travail de nos États membres sur les lacunes identifiées dans leurs évaluations".
De plus, a-t-il ajouté, "les ressources au niveau national et la stabilité macroéconomique restent problématiques en raison de l'inflation galopante dans toute la région".
Par conséquent, précise le DG, "les ressources financières restent un défi majeur pour la plupart de nos États membres qui doivent corriger les lacunes de leurs dispositifs de LBC/FT". Dans cette dynamique, le Giaba lance un appel à ses partenaires "afin qu'ils apportent un appui technique et financier à nos États membres dans leurs efforts de correction des lacunes identifiées dans les rapports".
IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)