Publié le 13 Apr 2024 - 16:21
MBOUR - ACCÈS AU CRÉDIT HÔTELIER ET COMPÉTITIVITÉ DE LA DESTINATION SÉNÉGAL

Les principales attentes des acteurs du tourisme

 

Le Sénégal a élu, le 24 mars dernier, son cinquième président de la République. Sous la houlette de Bassirou Diomaye Faye, un nouveau gouvernement a été installé pour relever les défis du développement. À Mbour, les acteurs touristiques portent beaucoup d'attentes sur l'équipe du Premier ministre Ousmane Sonko.

 

Les Sénégalais ont décidé de changer le régime de Macky Sall pour ouvrir de nouvelles perspectives au développement. C'est dans ce cadre que les populations portent un espoir grandissant sur les nouvelles autorités gouvernementales afin de voir leur vie s'améliorer. Dans le secteur du tourisme, poumon économique de la Petite Côte, les formulations sont très claires.

Selon Papa Gning, "ce que nous attendons des nouvelles autorités du tourisme, c'est bien la promotion de la destination Sénégal. Il faut une meilleure visibilité du Sénégal. Je donne un exemple : quand tu vas dans les foires ou dans les meetings en Europe, il n'y a pas une grande visibilité de la destination Sénégal. C'est un principe pour vendre la destination Sénégal".

Poursuivant, l'opérateur touristique explique que l'autre point important pour le tourisme sénégalais, c'est l'accès au crédit hôtelier. "Là, il faut le dire, le crédit hôtelier était fait pour les grands hôtels. Les petites entreprises n'ont pas eu accès à ces crédits. Les grands hôtels prenaient tout", martèle M. Gning. Pour lui, cela est le problème majeur pour les acteurs locaux du secteur touristique. "Tout est concentré sur les Européens, parce que ce sont eux qui ont les grands hôtels, les grandes entreprises. Donc, il n'y a pas de compétition possible avec eux. Il faut que les acteurs locaux puissent avoir accès au crédit hôtelier, parce que si tu donnes de l'argent à des étrangers, tu n'aides pas ton pays. Pour de grandes chaînes hôtelières, tu prêtes cent ou deux cents millions, alors que les locaux sont laissés à eux-mêmes. C'est ce qu'on vit à Saly. C'est le mal du tourisme", dénonce Papa Gning. 

‘’Une semaine au Sénégal coûte au moins trois semaines au Maroc ou…’’

Sur la même lancée, il ajoute : "L'autre attente non moins majeure des acteurs touristiques du Sénégal, c'est que les nouvelles autorités fassent tout pour que la destination soit moins chère, qu'elle soit compétitive par rapport au Maroc ou aux autres destinations. Nous qui sommes en contact direct avec les clients, nous savons que la destination Sénégal coûte très cher. Une semaine au Sénégal coûte au moins trois semaines au Maroc ou dans les autres pays maghrébins ou encore dans un pays comme le Cap-Vert", renseigne l'acteur touristique qui précise que cette cherté de la destination Sénégal est liée aux taxes.

"Les taxes aéroportuaires et les autres taxes appliquées dans le secteur font que le Sénégal est cher comme destination touristique. Il faut que l'État diminue les taxes, qu'il revoie la fiscalité sur le tourisme pour permettre aux hôtels et aux autres entreprises de diminuer à leur tour leurs prestations", recommande-t-il. 

Sur le plan des contenus, il estime que le Sénégal gagnerait mieux à travailler sur la revalorisation des sites touristiques. En effet, indique Papa Gning, "pour Gorée, c'est bon avec tous les efforts faits par le maire. Mais pour le cas du lac Rose, c'est un patrimoine qui se meurt. Tout autour du lac, ça a été morcelé et vendu. Ce qui fait que nos sites touristiques emblématiques se meurent petit à petit. Il faut un effort pour refaire le lac Rose en plus du cas de Lompoul. Il y a le zircon qu'on a découvert là-bas. Du coup, le site de Lompoul doit être fermé. Dans six mois, il n'y aura plus Lompoul", se plaint M. Gning qui est convaincu que "si l'État veut promouvoir la destination Sénégal, il doit faire des efforts pour que ces sites restent en vigueur". 

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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