Le Famedev monte au front
Le Réseau interafricain des femmes médias, genre et développement (Famedev) vient de boucler, à Ziguinchor, une session de formation en faveur d’une trentaine de journalistes, afin que leurs productions puissent refléter la société. Autrement dit, atteindre l’équilibre et l’égalité du genre.
Après Dakar et Saint-Louis, Ziguinchor a abrité, jeudi et vendredi derniers, un atelier d’échanges, de partage et de propositions de mesures correctives prenant en compte les spécificités pour l’intégration du genre dans les médias, en vue de promouvoir des productions médiatiques y afférentes. ‘’Il s’agit d’un atelier de plaidoyer pour la prise en compte effective du genre dans les entreprises de presse au Sénégal’’, a expliqué Amie Joof Cole, Directrice exécutif du Réseau interafricain des Femmes médias, genre et développement (Famedev).
La rencontre vise à renforcer les capacités des professionnels des médias sur le concept ‘’genre et médias’’, à exposer la situation du genre dans les médias, à partager des expériences et des approches innovantes pour promouvoir l’égalité de genre dans les médias, à partager des réflexions et recueillir des propositions de stratégies et d’actions à entreprendre pour la mise en pratique des politiques d’intégration du genre dans les médias. Il s’agit, aussi, de recueillir leurs engagements et recommandations y afférents.
Selon Mme Cole, Famedev, en partenariat avec la Wacc basée au Canada, a entrepris, en 2021, une étude qui a révélé l’existence de disparités et d’écarts importants dans la représentativité des femmes dans les médias, notamment au niveau des instances de prise de décisions, de l’accès et du maintien des femmes aux postes de responsabilités ainsi que de la participation effective dans les contenus.
À l’en croire, le taux de représentativité des femmes dans les médias au Sénégal était de 13 % en 2020, alors qu’en 2015, il était de 22 %. Un net recul comparativement, par ailleurs, au taux mondial qui tourne autour de 24 %.
L’atelier de Ziguinchor, de l’avis de Mme Cole, s’inscrit en droite ligne de la volonté de sa structure de contribuer à résorber le gap. Durant deux jours, les participants se sont penchés sur la stratégie nationale sur l’égalité du genre qui, en vérité, est mal connue, sur l’identification des goulots d’étranglement qui minent l’atteinte de l’égalité et de l’équité du genre en milieu professionnel, notamment pour les femmes.
Ils se sont, aussi, familiarisés sur les questions de genre et médias : concept, politique et la situation de la prise en compte du genre dans les médias, mais également sur le cadre légal national et international qui régit le genre et les médias.
Au sortir de cet atelier de ‘’plaidoyer pour la prise en compte effective du genre dans les entreprises de presse au Sénégal’’, les bénéficiaires de la formation ont fini de réaliser que le genre, contrairement à ce que pense l’opinion publique, est un ‘’outil d’analyse, de planification des politiques, de prise de décisions’’, mais également un ‘’outil relationnel’’ qui, véritablement, ‘’corrige les inégalités’’ entre les hommes et les femmes, les ‘’disparités’’ et prend en compte les ‘’spécificités femmes’’ pour un ‘’développement durable’’.
Pour tout dire, les participants ont guéri de leur ‘’cécité de genre’’ et portent, désormais, des ‘’lunettes genre’’.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)