Un premier accord en voie d'être conclu entre les rebelles et le pouvoir
Le pouvoir centrafricain et les rebelles de la coalition Séléka, réunis à Libreville (Gabon) sont arrivés à un premier accord, vendredi 11 janvier en début d'après-midi. Un cessez-le-feu accepté par les rebelles, en échange d'une promesse que les troupes sud-africaines quittent le territoire et que le poste de Premier ministre revienne à l'opposition politique.
À Libreville, au troisième jour des négociations entre le pouvoir centrafricain et les rebelles de la coalition Séléka, qui maîtrisent près des deux-tiers du pays, un accord a été trouvé, ce vendredi 11 janvier en milieu de journée. Une déclaration de principe des parties au conflit et l'accord politique de Libreville sur la résolution de la crise ont été signés, vers 14 heures.
La délégation de la rébellion a entamé une réunion à huis clos avec les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC), arrivés jeudi dans la capitale gabonaise. Les présidents gabonais Ali Bongo Ondimba, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans ce conflit, et tchadien Idriss Deby Itno participaient vendredi aux discussions.
Les négociations semblent pouvoir se débloquer en raison de l'annonce par la rébellion de son accord de principe à un cessez-le feu d'une semaine. La rébellion abandonne, pour le moment, son exigence d'un départ immédiat de François Bozizé du pouvoir.
« Nous allons donner notre accord de principe pour un cessez-le feu d'une semaine et observer (la) bonne foi (du président Bozizé) », a déclaré le porte-parole de la coalition, Florian Ndjadder. « S'il nous la prouve, nous allons revenir à Libreville pour signer définitivement le cessez- le-feu. »
Cette concession est cependant soumise à plusieurs exigences fortes que doit accepter le chef de l’État, ce qui explique qu'aucune déclaration finale n'ait été encore publiée. « Les forces mercenaires venues d'Afrique du Sud doivent quitter le territoire centrafricain, les prisonniers politiques doivent être libérés sans conditions pendant la même période », a affirmé Ndjadder. La rébellion demande également la nomination d'un nouveau Premier ministre issu de l'opposition.
Les médiateurs tentent d'arracher ce cessez-le-feu aux protagonistes afin de permettre aux populations civiles, déplacées par les combats, de regagner leurs villes et villages. Reste à savoir si, en un délai de sept jours de cessez-le-feu, les nombreuses conditions militaires et politiques posées par les rebelles seront satisfaites à temps par le régime fragilisé certes, mais pour le moment protégé par ses alliés.
Certains observateurs présents lors des négociations indiquent que la question d’accorder le ministère de la Défense à la rébellion a été évoquée.
AFP