La justice accorde la libération sous caution d'Oscar Pistorius
Le juge Desmond Nair a accordé, vendredi 22 février, la remise en liberté sous caution d'Oscar Pistorius, inculpé du meurtre de sa compagne, le mannequin Reeva Steenkamp, le 14 février.
La justice a jugé insuffisants les arguments en faveur d'un refus de cette libération (risques de fuite du pays et propensions à la violence notamment). La défense avait en particulier argué qu'Oscar Pistorius était prêt à rendre son passeport et que sa renommée internationale l'empêcherait de se soustraire aux poursuites judiciaires. Le procès sur le fond de l'affaire n'est pas prévu avant plusieurs mois.
Les procureurs, qui accusent Pistorius d'avoir tué sa compagne de sang-froid, s'opposaient à une remise en liberté. "Ce que nous lisons, c'est : 'Donnez-moi mon passeport. Laissez-moi sortir, poursuivre ma carrière.' C'est 'business as usual'", a raillé le procureur Gerrie Nel. "Quel genre de vie mènerait une personne qui doit utiliser des prothèses, si elle doit fuir ?", avait interrogé le juge. "Une vie de liberté. Une vie pas en prison. Quel genre de vie aurai-je partout sauf en prison ?", avait répondu le procureur, estimant que Pistorius ne devait pas être traité différemment parce qu'il porte des prothèses.
"Oscar Pistorius doit réaliser qu'une longue peine de prison est presque garantie", avait déclaré M. Nel dans son réquisitoire devant le tribunal d'instance de Pretoria. Gerrie Nel a regretté que l'accusé n'ait pas pris la mesure de son crime. "Je n'ai vu nulle part [...], je n'ai pas entendu : 'J'admets que j'ai causé une mort illégalement'", a-t-il lancé, estimant que les pleurs de Pistorius depuis mardi au tribunal relevaient plus de l'apitoiement sur lui-même que du remords.
AFP