Une situation peu reluisante
L’année scolaire 2020-2021 est celle des déficits. Des tables-bancs, des dispositifs de lavage des mains et des masques, surtout en cette période de Covid-19 où le respect des mesures barrières est vivement recommandé.
L’académie, qui comprend les départements de Diourbel, Bambey et Mbacké, a un déficit de 17 601 tables-bancs. Il s’agit de 13 326 pour l’élémentaire, 1 909 pour le moyen et 2 366 pour le secondaire. En attendant la prochaine dotation, l’inspecteur d’académie Seydou Sy a demandé aux chefs d’établissement et aux directeurs d’école de procéder à la réhabilitation des tables-bancs défectueux. Et ceux-ci ne constituent pas les seuls manquements notés dans l’espace scolaire.
Au niveau des constructions scolaires, sur les 68 structures de développement intégré de la petite enfance publique, on dénombre 10 abris provisoires.
Au niveau de l’élémentaire, du moyen et du secondaire, le déficit d’infrastructures est respectivement de 283, de 22 et de 11. On note aussi un manque concernant les points d’eau. Pour le développement intégré de la petite enfance, il y a une structure dans l’IEF Mbacké. Pour l’élémentaire, 49 écoles de l’élémentaire n’ont pas d’eau : 14 pour l’IEF de Bambey, 13 pour Diourbel et 22 pour Mbacké. En ce qui concerne les toilettes/latrines, 10 structures du DIPE (Développement intégré de la petite enfance) dont 03 à Bambey et 07 à Mbacké n’en disposent pas. A l’élémentaire, elles sont au nombre de 124 qui n’en ont pas (22 à Bambey, 56 à Diourbel et 46 à Mbacké). Pour le moyen, seul un CEM situé dans l’IEF de Mbacké ne dispose pas de toilettes/latrines. Dans le secondaire, toutes les structures en disposent.
Mais ce déficit pourrait être résorbé avec le Projet ‘’Zéro abri provisoire’’ (Prozap) qui a terminé la construction de 57 locaux.
Interpellé sur le déficit en matériel scolaire, le secrétaire général de l’IEF de Mbacké confie : ‘’S’agissant des tables-bancs, le déficit, c’est au niveau national et l’Etat entreprend tout pour la construction de salles de classe. Il est difficile de quantifier le nombre exact. Pour le matériel lié à la riposte, on est en train de faire le tour des écoles’’. Mais une source du côté de cette IEF renseigne qu’ils souffrent. ‘’On n’a presque rien. Pour les tables-bancs, le déficit est criard. Ici, les élèves s’asseyent à quatre. Presque tout le matériel de la riposte est rangé dans un magasin. Les élèves ont reçu peu de matériels’’, dit notre source sous couvert de l’anonymat.
Du côté de Bambey, le manque de tables-bancs est d’environ 1 000. L’autre bémol est le dispositif de lavage des mains ; les masques sont disponibles et en quantité suffisante. Sur la situation notée dans les écoles, le secrétaire général régional du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saems) a soutenu : ‘’Lors du comité régional de développement (CRD) et des conseils départemental de développement (CDD), nous avons constaté des difficultés relatives. Il s’agit de déficit d’infrastructures. Tous les établissements ont dépassé leur capacité. On note des effectifs pléthoriques, surtout que tous les élèves sont passés en classe supérieure. Ce sont des effectifs 80 à 90 élèves, alors que le nombre de salles n’a pas augmenté. Par rapport à la Covid-19, il n’y a pas de dispositif de lavage de mains. Pour les masques, les élèves se débrouillent. C’est un cocktail explosif qu’on voit. Les élèves s’assoient à trois. Il nous faut insister sur le dispositif de lavage de mains et le port du masque’’.
TAMBACOUNDA Des déficits structurels L'école n'a pas rompu avec ses vieux démons, à Tambacounda. Il s’agit du déficit de tables-bancs, mais aussi, la prolifération des abris provisoires. Située au Sud-ouest du pays, la région de Tambacounda fait partie des zones du Sénégal qui souffrent le plus du manque de tables-bancs dans les classes, mais aussi de la prolifération des abris provisoires. A l'école Saré Guilél 3 de Tambacounda, deux classes ne disposent pas de tables-bancs. Les potaches s'assoient à même le sol pour suivre leurs cours. Une situation que déplorent les populations de ce quartier populaire. Il s’y ajoute les abris provisoires. Lors de l'année scolaire 2019-2020, dans tous les niveaux, le nombre d'abris provisoires avait sensiblement augmenté. Dans la petite enfance, on dénombrait 90 abris : 2 dans l'IEF de Bakel, 14 à Goudiri, 20 à Koumpentoum et 54 à Tambacounda. A l'élémentaire, le total était encore plus impressionnant, avec 312 abris provisoires : 22 à Bakel, 47 à Goudiri, 65 à Koumapentoum et 178 à Tamba. Au moyen secondaire, 100 abris provisoires avaient été répertoriés dans la région, répartis comme suit : 70 dans le département de Tambacounda, 14 à Koumpentoum, 10 à Goudiri et 6 à Bakel. Au total, ce sont 509 abris provisoires enregistrés au cours de l'année 2019/2020 dans l'académie de Tambacounda. Ces abris, en plus de poser un problème de qualité dans l'enseignement-apprentissage, soulèvent un réel problème d'insécurité. Le 4 janvier dernier, vers 14 h, l'irréparable a failli se produire à Saré Guilél 2, une école primaire de la commune de Tamba où un abri provisoire est parti en fumée, réduisant tout le matériel en cendre. Les livres, cahiers ainsi que les tables-bancs ont été calcinés par le feu dont l'origine est encore inconnue. Les élèves avaient libéré les lieux, avant l'incident. Cette année scolaire 2020/2021, les choses vont de mal en pis, malgré les efforts du gouvernement. Qui déroule le programme ‘’zéro abri provisoire’’ pour un montant de 125 milliards. Ainsi, les autorités éducatives locales essayent de trouver des formules, comme le redéploiement des agents ou aussi la fermeture de certaines écoles d'effectifs moindres, pour gérer au mieux les manques. BOUBACAR AGNA CAMARA |
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)