Une réforme de l'immigration "à portée de main" dit Obama
Le président Barack Obama a affirmé mardi qu'une réforme du système d'immigration des Etats-Unis était "à portée de main", en présentant ses principes pour permettre à 11 millions de personnes de "sortir de l'ombre" de la clandestinité.
"La question est simple. Sommes-nous résolus, en tant que peuple, en tant que pays, en tant que gouvernement, à dépasser ce problème? Je pense que c'est le cas", a souligné le président lors d'un discours à Las Vegas (Nevada, ouest)."Je pense que nous sommes enfin à un moment où une réforme complète est à portée de main", a-t-il insisté, au lendemain de la présentation par huit sénateurs, républicains et démocrates, d'un plan remettant à plat le système d'immigration du pays.
Ces élus ont évoqué l'objectif d'une adoption d'ici au début de l'été, mais M. Obama, qui avait déjà poussé sans succès le Congrès à voter une telle réforme en 2010, a prévenu que "plus on se rapprochera (de cette date), plus ce débat suscitera les passions". "Lorsque nous en parlons de façon abstraite, la discussion s'oriente facilement sur le +nous+ contre +eux+. Et lorsque cela se produit, beaucoup de gens oublient que la plupart d'entre +nous+ avons été +eux+", a encore affirmé le président en vantant l'immigration qui a toujours rendu le pays "plus fort".
Il a assuré que si les élus du Congrès ne parvenaient pas à un accord d'eux-mêmes, il leur enverrait ses propres propositions. Comme le plan présenté par les sénateurs la veille, celui de M. Obama propose de "continuer à renforcer la sécurité des frontières" du pays et de "réprimer plus durement les entreprises qui embauchent en connaissance de cause des sans-papiers".
Optimisme prudent de McCain
"Il nous faut aussi nous occuper des 11 millions de personnes qui sont ici illégalement", a ajouté le président, estimant que pour qu'une réforme complète de l'immigration fonctionne "il faut dire clairement dès le début qu'il y aura un chemin possible vers la naturalisation". "Ce ne sera pas une procédure rapide, mais ce sera une procédure juste et elle fera sortir de l'ombre ces individus et leur donnera l'opportunité d'obtenir une carte verte (titre de séjour, ndlr) et en fin de compte la citoyenneté" américaine, a-t-il expliqué.
Sa proposition diffère principalement de celle des élus sur la question de la sécurité de la frontière avec le Mexique, la Maison Blanche estimant que suffisamment d'investissements ont déjà été consentis pour la rendre plus hermétique, et la prise en compte de la situation des couples homosexuels. Le discours de M. Obama a été salué par John McCain, membre républicain du groupe des huit sénateurs. "S'il y a certaines différences dans nos approches, nous partageons l'idée que toute réforme devra reconnaître que les Etats-Unis sont un Etat de droit et une nation d'immigrants", a-t-il remarqué en se disant "prudemment optimiste".
La présence parmi ces huit sénateurs du jeune élu républicain Marco Rubio, populaire au sein de l'aile conservatrice du parti, pourrait aider à faire passer une telle réforme à la Chambre des représentants qui, contrairement au Sénat, est un pré carré républicain. Le porte-parole de John Boehner, président de la Chambre, a réagi avec prudence au discours de M. Obama. "Toute solution devrait être soutenue par les deux partis, et nous espérons que le président fera attention de ne pas tirer le débat trop à gauche, ce qui finirait par faire dérailler les travaux difficiles qui s'annoncent au Sénat et à la Chambre", a expliqué ce porte-parole, Brendan Buck.
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