Le M23 en quête de jonction avec les forces de sécurité
La décision du président de la République d’interdire toute manifestation le 29 janvier prochain, date de la publication de la liste des candidats admis à la présidentielle du 26 février 2012, comme l’a révélé EnQuête, a fait réagir le M23.
Face à la presse, les leaders du mouvement des forces vives du 23 juin 2011 ont réaffirmé leur volonté de ''se mobiliser massivement, au-delà des clivages politiques, confessionnels ou communautaires, pour défendre le Sénégal'', de ''manière pacifique''. A cet effet, le M23 a tenu à rappeler aux agents de l’Administration publique ainsi qu'aux Forces de défense et de sécurité du Sénégal leurs ''responsabilités premières'' à l'endroit du peuple sénégalais.
''Vous avez un rôle crucial à jouer pour préserver votre pays et protéger vos frères, sœurs, enfants et parents, qu’ils soient proches ou lointains'', lit-on dans une lettre ouverte rendue publique lors du face-à-face avec les journalistes. ''De vos positions respectives au sein de l’appareil d’Etat, poursuit le document, soyez les vigiles et les protecteurs des citoyens en vous opposant à toute manipulation ou pression des autorités politiques en place'' à la tête desquelles le président de la République qui est ''en fin de cycle''.
Aujourd'hui, notent Alioune Tine et ses camarades, ''nul ne peut plus s’enfermer dans son pays pour y commettre des exactions contre des populations civiles désarmées sans en répondre devant la justice internationale'' et ''devant le Tribunal de l’Histoire'', dans une référence nette à l'endroit du président Abdoulaye Wade.
C'est pourquoi, tout compte fait, le M23 estime que la ''conscience'' des forces de défense et de sécurité les rangera du ''côté du peuple'' sénégalais. ''Faites le bon choix et soyez du côté de votre peuple, disent-ils, car c’est le côté de la vérité, de la justice et de l’honneur''.
Interpellé sur la supposée existence d’une ''taupe'' au sein du M23, M. Tine répond par l’ironie. ''Nous avons nous aussi notre taupe qui siège au Conseil des ministres''. Et le sociologue Malick Ndiaye d’enfoncer le clou de l'hilarité : ''Hier, on nous appris que le président de la République avait perdu sa brosse à dents''.
Daouda GBAYA