Publié le 3 Oct 2013 - 04:18
LIBRE PAROLE

L’Apr pourrait rester 20 ans au pouvoir !

 

 

La richesse d’un citoyen est composée de son avoir personnel et du capital collectif disponible et exploitable de la société. La question de la redistribution du capital collectif représente donc un enjeu politique, économique, social et culturel majeur. Elle pose un problème d’équité, d’efficacité, de démocratie et de justice. Il existe dans le monde plusieurs systèmes distributifs et redistributifs plus ou moins démocratiques et équitables. Le partage du capital collectif ou des revenus collectifs au Sénégal est caractérisé par des inégalités dans la distribution de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de l’emploi, de la sécurité, de l’énergie, du pouvoir d’achat, etc. Le modèle budgétaire traditionnel de redistribution accuse un fort taux de déficit d’efficacité, d’efficience, d’équité, de démocratie, de transparence et de crédibilité pour relever les défis de la pauvreté dont l’incidence négative est réelle dans la qualité de vie des ménages sénégalais. Le modèle redistributif basé sur la bourse-famille et la couverture maladie universelle est une innovation majeure dans l’histoire politique du Sénégal que le Président Macky Sall vient d’initier. Il repose incontestablement sur des fondements économiques, sociaux, juridiques, philosophiques et éthiques. Il vise la modernisation de la solidarité sociale prise en charge par l’Etat en lieu et place de la solidarité parentale dans un environnement marqué par le redressement éthique et moral de la société. Il rétablit la justice sociale, l’équité et la démocratie dans le partage des richesses nationales et patrimoniales pour réduire les effets des inégalités. Le Président Macky Sall a inscrit pour la première fois dans l’histoire du budget national deux postes fondamentaux : la bourse famille et la couverture maladie universelle.
La bourse-famille, au-delà du montant actuel, consacre un principe de justice sociale et de démocratisation de l’accès au pouvoir d’achat. Il est un instrument efficace pour l’accès des pauvres au pouvoir d’achat dans un pays où les salariés se font compter. La couverture maladie universelle, au-delà de son caractère contextuel, exprime un principe de justice sociale et de démocratisation de l’accès aux soins de santé dans un pays où la couverture sanitaire n’est garantie que par des cotisations contributives des salariés.
Ces deux acquis manifestent la reconnaissance de deux droits humains fondamentaux : le droit de se nourrir et le droit de se soigner. Ils rétablissent ainsi la justice sociale en l’élargissant à la majorité, donc en la démocratisant.
Ils constituent deux demandes sociales qui étaient inimaginables avant 2012 dans les programmes des candidats classiques aux élections présidentielles mais qui vont occuper une place de choix dans les prochaines plateformes présidentielles. Aucun des politiques ne s’aventurera à les remettre en cause. Au contraire, ils vont rivaliser d’ardeur pour les améliorer. Ce sont deux fondamentaux sociaux  à sécuriser et à pérenniser par une loi votée à l’Assemblée Nationale comme la sécurité sociale en France.
Toutefois, la couverture maladie universelle coûte excessivement chère. A l’instar de l’Enseignement Supérieur, on ne peut plus la gérer par l’informel. La médecine moderne comporte une composante technologique qui ne cesse de dominer le diagnostic médical. L’examen radiologique est presque incontournable et est prescrit de plus en plus pour la précision du diagnostic. De la radiologie conventionnelle à la radiologie interventionnelle en passant par l’imagerie par résonance magnétique (IRM), l’échographie, la mammographie, le scanner, l’angiographie, la coronarographie, la  scintigraphie, les plateaux techniques médicaux se sont relevés en s’enrichissant d’appareils modernes coûteux qui rendent les prestations sanitaires trop chères. Pour financer la santé, il faut passer progressivement mais rapidement au régime assurantiel tout en prévenant le risque financier lié à la précarité des souscripteurs.
De toutes les révolutions (révolution 1789 et révolution 1917) de l’histoire contemporaine, l’économie a été constamment au service de la politique. Le libéralisme a consacré la défaite de l’Etat face au capital et a installé une démocratie d’experts  qui soumet la politique à l’économie. Il devrait incomber aux politiques de fixer les objectifs sociaux et économiques d’un régime et aux techniciens et experts de les exécuter en soumettant l’économie à ces objectifs. De nos jours, la pratique politique ordonne le contraire. Le modèle basé sur la bourse-famille et la couverture maladie universelle est une innovation politique majeure. On peut le concevoir comme une nouvelle approche de la demande sociale et de la réduction de la pauvreté fondée sur une protection contre les risques sociaux. Néanmoins, il doit évoluer vers une simplicité technique et démocratique mais aussi vers une unité et une efficacité administrative par la généralisation de la bourse-famille associée à une couverture maladie universelle obligatoire. Son élargissement progressif à toutes les couches de la société et son approfondissement par l’augmentation des allocations aux bénéficiaires le projettent comme un outil de : relance et de croissance économique, réalisation des OMD, réalisation de la décentralisation administrative et de la déconcentration  économique, protection sociale.
Les effets positifs directs visibles et lisibles de la mise en œuvre de ces deux fondamentaux sociaux sur la qualité de vie des ménages favorisent l’acceptation du modèle qui témoigne de l’efficacité de la communication par les résultats qu’aucun discours d’opposants ne peut occulter. En accroissant l’efficacité sociale et économique du modèle dans la transformation et l’amélioration des conditions de vie des familles, on l’expose à l’adhésion des masses populaires et par conséquent au verdict populaire de l’électorat. L’éloquence des résultats d’une telle politique sociale la présente comme un programme de choix pour les électeurs. Nous n’avons aucun doute qu’un tel programme sera plébiscité par l’électorat d’ici vingt (20) ans, durée nécessaire à sa maturité irréversible. A l’instar du Président Lula Dasilva et de son successeur Dilma Roussef au Brésil, le Président Macky Sall et l’APR pourraient être les seuls bénéficiaires de ce plébiscite électoral en tant que ceux qui ont eu le mérite d’introduire et de développer le modèle.

Dr Abdoulaye TAYE
Enseignant à l’Université Alioune DIOP de Bambey
Initiateur du RBG-AMO
Ancien Candidat déclaré aux présidentielles de 2012
Ancien Conseiller Spécial du Candidat Macky SALL
Militant APR
 

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