Publié le 19 Jun 2013 - 08:40
MALI – ELECTION PRÉSIDENTIELLE DU 28 JUILLET

Pouvoir et rebelles touareg concluent un accord à Ouaga

 

Le pouvoir malien et les rebelles touareg qui occupent Kidal, dans le nord du Mali, ont enfin signé mardi à Ouagadougou un accord pour permettre la tenue de l'élection présidentielle du 28 juillet, à l'issue d'âpres négociations.

Lors d'une cérémonie au palais présidentiel du Burkina Faso, pays médiateur, les deux camps ont signé ce document qui prévoit un cessez-le-feu, un retour de l'armée malienne à Kidal et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement. Baptisé «Accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali», le texte marque l'aboutissement d'une dizaine de jours de difficiles discussions entre le régime malien de transition et les deux groupes touareg, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA).

La  France, qui a lancé en janvier l'opération militaire pour chasser les groupes islamistes  armés qui occupaient le nord du Mali, s'est félicitée d'une «avancée majeure dans la sortie de crise». Le représentant du secrétaire général de l'ONU au Mali, Bert Koenders, a salué une «avancée significative pour la stabilisation» du pays, et l'Union européenne un accord «historique».

«Un tremplin vers un Mali nouveau»

L'accord traduit «le début de la réconciliation» entre Maliens et sera «un tremplin vers un Mali nouveau», a assuré le ministre malien de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly. Il doit être «un point de départ pour rebâtir une nation avec toutes ses composantes ethniques», a estimé Mahamadou Djeri Maiga, vice- président du MNLA, appelant à «tourner la page de la haine». Dans l'accord, les deux camps s'engagent à lutter contre le terrorisme.

Un désarmement progressif

Comme l'exigeait le régime malien, qui a plusieurs fois bloqué les discussions autour de cette question, des soldats maliens devraient donc être rapidement positionnés dans la région de Kidal. Mais le désarmement se fera dans les conditions souhaitées par le MNLA-HCUA et les médiateurs internationaux.

Bamako avait réclamé que les rebelles soient désarmés sitôt l'armée revenue à Kidal. «Pas faisable techniquement», ont répliqué la médiation et ses partenaires, faisant valoir qu'un désarmement est une œuvre de longue haleine, qui doit s'inscrire dans un processus «DDR» (désarmement, démobilisation, réinsertion), finalement prévu dans l'accord. Le retour des soldats maliens et le cantonnement des combattants touareg seront accompagnés par la future Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui absorbera à partir de juillet la force africaine (Misma) déjà sur place, et par l'opération française Serval.

La présence des forces internationales à Kidal, où des soldats français sont basés à l'aéroport depuis plusieurs mois, est vue comme un moyen de limiter le risque de confrontation entre les belligérants d'hier, alors que l'armée malienne comme les rebelles ont été accusés de nombreuses exactions. Il s'agit de «garde-fous qui nous rassurent», ont commenté les groupes touareg.

L'accord prévoit enfin la création d'une «commission d'enquête internationale» sur les crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans le nord du Mali.

LeParisien.fr

 

 

Section: 
SITUATION À GAZA : Le réveil timide des alliés
DIALOGUE POLITIQUE POUR LA CAPITALISATION DES RÉSULTATS DU PROGRAMME ADOS : Le Sénégal face aux défis des violences basées sur le genre
MANIFESTATIONS POLITIQUES : Paris sous tension
RUPTURES DE FINANCEMENTS ET INQUIÉTUDES POUR LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA De nouvelles victimes de la politique de Trump
Cause Palestinienne
GAZA : Cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes
SANCTIONS CONTRE LA CPI : La nouvelle dérive trumpienne
MALI : Assimi de plus en plus parano
Trump, Zelensky et la diplomatie vestimentaire
PRÉSIDENTIELLE EN CÔTE D’IVOIRE : Le pouvoir active la justice et invoque le terrorisme
Reconnaissance Palestine
PRÉSIDENTIELLE 2025 AU CAMEROUN : L’éviction de Maurice Kamto, une opposition en miettes et la candidature de trop de Paul Biya
DEUX ANS DE TRANSITION MILITAIRE AU NIGER : La promesse sécuritaire tenue en échec
RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN : Dakar et Paris sur la même longueur d’onde
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE Ouattara, la tentation d’un 4e mandat et l’ombre portée d’Adama Bictogo
CONFÉRENCE D'URGENCE POUR METTRE FIN AU GÉNOCIDE À GAZA : Le Groupe de La Haye annonce des sanctions contre Israël 
VERS UN NOUVEAU SOUFFLE OUEST-AFRICAIN : Diomaye Faye en visite officielle au Bénin
DIPLOMATIE : Et si le passeport africain devenait enfin plus qu’un symbole ?
USA-AFRIQUE : Les nouveaux termes de l’échange
BABA AIDARA, JOURNALISTE : ‘’Wade avait obtenu le premier Compact, Macky le second, Diomaye…’’