Menaces de grève
Le Collectif interministériel des agents de l'Administration sénégalaise, regroupant 16 ministères, est né suite aux dysfonctionnements constatés sur le système de rémunération, de l'iniquité salariale, des problèmes de reconnaissance et de reclassement des diplômes des agents de l'État dans la Fonction publique.
Pour corriger cette injustice liée à l'inégalité salariale, selon un communiqué dudit collectif, le président de la République, Macky Sall, avait instruit le ministre des Finances et du Budget d'alors, celui de la Fonction publique, ainsi que tous les ministères concernés de prendre toutes les dispositions idoines, afin que ces engagements soient matérialisés à date échue, après la revalorisation des salaires des enseignants, des agents de la santé, de l’armée, des secrétaires d’administration, des administrateurs civils, entre autres. Ainsi, les salaires des agents interministériels ont été aussi valorisés à travers une émission spéciale faite le 3 août 2022, en obtenant une indemnité spéciale complémentaire.
Le Collectif des agents de l’Administration dit avoir positivement accueilli cette nouvelle de haute portée sociale et remercié les efforts de l'État qui étaient venus à leur heure pour l'amélioration des conditions de travail des agents. Cependant, le collectif est d’avis que le processus pour éradiquer définitivement le dysfonctionnement dans le traitement salarial doit se poursuivre avec la généralisation de l'indemnité de logement dont 88 % des agents de l'Administration disposent. "Seuls 12 % des agents interministériels restent. Et d'ailleurs, le chef de l'État avait donné des instructions pour la généraliser. Cette mesure devait entrer en vigueur ce mois de janvier.
Hélas, d'après nos informations, seuls les enseignants et les agents de la santé sont prévus pour ce mois-ci. Le collectif interpelle directement le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba, afin de corriger cet état de fait et de matérialiser les directives du chef de l'État", poursuit le collectif dans la note. "Si rien n'est fait dans ce sens, nous allons, dans les prochains jours, être en mesure de mener des actions. Par ailleurs, nous interpellons aussi le ministre de l'Enseignement supérieur et celui de la Fonction publique de diligenter la question liée aux difficultés des agents concernant la reconnaissance et le reclassement des diplômes qui est devenu une véritable épée de Damoclès pour la carrière des agents.
Nous ne pouvons pas comprendre après que des agents s'investissent durement pour obtenir leur diplôme professionnel ou même que l'État prenne en charge leur formation à travers le Bureau organisation et méthode (Bom) et les budgets mis en place au niveau des ministères dans ce cadre et qu'il n'y ait aucune suite", fulminent les syndicalistes.