Libération des journalistes arrêtés après un article sur des abus de l'armée
La police secrète nigériane a libéré les deux journalistes arrêtés le 24 décembre après la publication d'un article sur de présumés abus commis par des militaires dans leur lutte contre les islamistes, a déclaré l'un d'eux mercredi.
Les deux journalistes nigérians du journal Almizan, Musa Muhammad Awwal et Aliyu Saleh, ont été relâchés mardi par le service de sécurité de l'Etat (SSS, police secrète) après huit jours de détention, a déclaré M. Awwal à l'AFP. Des agents du SSS avaient arrêté les deux hommes à leur domicile vers 4h00 du matin le 24 décembre dans la ville de Kaduna (Nord) où le journal régional a des bureaux. Les épouses des journalistes et le fils de l'un d'eux avaient également été arrêtés puis relâchés le jour même.
"Nous avons été libérés (. . . ) hier après-midi du siège du SSS à Abuja où nous avons été détenus depuis notre arrestation", a déclaré M. Awaal. "Pendant notre détention, on ne nous a pas dit ce que l'on nous reprochait, mais ils ont gardé nos téléphones portables et nos ordinateurs qui nous seront rendus, selon eux, quand l'enquête sera terminée", a-t-il ajouté. Le SSS n'a pas souhaité commenter cette arrestation.
Le rédacteur en chef du journal estime qu'elle est en lien avec la publication d'un article consacré aux arrestations de 84 personnes dans la ville de Potiskum dans l'Etat de Yobe (nord-est) par des soldats qui les soupçonnaient d'appartenir à la secte Boko Haram. M. Awwal a dit avoir été malmené au moment de l'arrestation mais pas maltraité pendant leur détention.
L'hebdomadaire Almizan, créé en 1991 et qui publie ses articles en langue Haoussa, est dirigé par le Mouvement islamique du Nigeria, chiite et pro-iranien. Les organisations de défense des droits de l'homme Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé les forces de sécurité nigérianes de commettre des abus massifs dans leur campagne de répression contre Boko Haram. Les violences attribuées au groupe islamiste et leur répression sanglante par les forces de l'ordre ont fait, selon les estimations, environ 3. 000 morts depuis 2009.
Jeuneafrique