Publié le 5 Oct 2012 - 08:05
RENTRÉE DES CLASSES ET TABASKI

La double équation des familles

 

La rentrée des classes et la fête de la Tabaski vont se tenir durant le même mois d’octobre. Une situation qui ne semble pas déranger les parents qui se soucient plus de l'avenir des enfants en cette période marquée par la crise scolaire.

 

Cette année, l'ouverture des classes ne sera pas trop éloignée de la fête de l'Aïd El Kébir, communément appelée Tabaski au Sénégal. En effet, sitôt que les parents auront réglé la question de la rentrée scolaire, ils devront s’attaquer à l’équation de cette fête musulmane avec son lot de dépenses. Ce qui fait que ces événements constituent un obstacle financier majeur pour les parents. Mais la situation ne semble pas trop inquiéter les parents d’élèves qui se soucient plus de la crise scolaire.

 

A la Cité des eaux, l'ambiance est au rendez-vous en cette matinée. Marchands et boutiquiers s'affairent dans leurs tâches. Daouda Ndiaye aide ses enfants à laver sa voiture. Vêtu d'un short gris et d'un T-shirt assorti de la même couleur, Daouda affirme avoir des problèmes avec cette coïncidence. A 65 ans révolus, il a décidé de s'occuper de la Tabaski. ‘’Il est difficile pour moi de faire deux dépenses en même temps. Cette coïncidence est mal tombée. Mais avec la crise scolaire, j'ai préféré m’occuper des dépenses de la Tabaski. La rentrée est prévue pour le 4 octobre mais je suis sûr et certain que l'année sera encore perturbée parce que les syndicats continuent de proférer des menaces’’, dit-il.

 

Ousmane Ly prépare lui aussi la fête de l'Aïd El Kébir. Mais pour lui, c’est l'avenir de ses enfants qui est une priorité. ‘’Les études sont une priorité. Il faut d'abord investir pour l'avenir des enfants avant de penser à faire la fête. Dieu ne demande pas l'impossible. Chacun a le droit de faire ce qui lui convient le mieux. C'est un choix’’, explique Ousmane. Cette année, il envisage d'amener ses enfants dans les écoles privées, malgré ses maigres moyens. ‘’A l'heure actuelle, il est préférable d'amener son enfant dans une école privée. Il y a trop de problèmes dans le public et c'est ce qui a engendré cette crise scolaire’’, se justifie-t-il.

 

Course vers l’école privée

 

A Sacré-Cœur 3, ce n’est pas la grande ambiance. Un calme total règne sur les lieux. Ici, le souci des parents reste d’abord les études ; la fête vient au second plan. C’est pourquoi le privé est privilégié. Dans la famille Diop, la question de la rentrée des classes brûle les lèvres des parents. Assis sur un fauteuil en cuir noir, Moussa Diop, le père, regarde sa télé. Télécommande à la main, il affirme n'avoir pas de soucis pour célébrer la fête. Ce, malgré la coïncidence qui risque de ruiner ses économies. ‘’Ce n'est pas un problème. D'ailleurs, j'ai déjà acheté le mouton. Mais le plus important dans tout cela, ce sont les études. Je suis plus inquiet pour l'avenir de mes enfants que pour la fête’’, dit-il. Non sans ajouter qu’il a récupéré le livret de son fils ‘’pour le transférer dans une école privée’’. A l'en croire, l'école traverse une crise grave et le plus sûr est le privé. ‘’Le public ne m'inspire plus confiance. Il n'y a plus cette volonté des enseignants. Ils ont mis l'argent devant l’intérêt des enfants et c'est grave’’, déplore-t-il.

 

Pour Marianne Thiam, la Tabaski est une fête à problèmes. La rentrée des classes n'a rien à voir même si elle nécessite beaucoup de dépenses. ‘’La Tabaski est une fête à dépenses. Cette année avec la rentrée, les choses se sont empirées. Mais je crois que le plus important ce sont les études. Il faut beaucoup investir pour un lendemain meilleur que d’épuiser toutes ses économies pour un seul jour’’, a-t-elle souligné. Néanmoins, la Tabaski se prépare bien dans cette famille où tous les enfants parlent de couture et les femmes de la cherté des denrées alimentaires.

 

Viviane DIATTA

 

 

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