Baptême du feu réussi pour Dlamini-Zuma
Pour ses débuts à la tête de la Commission de l'UA, la nouvelle présidente, Nkosazana Dlamini-Zuma, a imprimé sa marque.
Son invitée spéciale, Michelle Bachelet - ancienne présidente du Chili (2006-2010) -, aurait pu coacher Nkosazana Dlamini-Zuma et lui apporter ce qui lui a le plus manqué lors de son premier sommet en tant que présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) : les techniques oratoires, très utiles pour capter l'attention de l'auditoire et faire monter l'applaudimètre. Depuis les âpres batailles de son élection houleuse de juillet 2012, on savait que celle qui fut la ministre sud-africaine de la Santé n'était pas une bête de scène. Un problème pour son équipe, qui avait préparé pour ce sommet une dizaine de discours, accepté une trentaine de demandes d'interview de la part de médias internationaux...
Reste que son propos, très panafricaniste, imprégné de son imaginaire d'ancienne militante antiapartheid, ponctué de citations du poète nigérian Ben Okri, a révélé sa personnalité. Dlamini-Zuma a affirmé son désir de privilégier « l'approche genre » (la parité hommes-femmes) ainsi que sa volonté d'étendre les missions de l'UA au-delà de la gestion de crises, pour l'intéresser à la construction des infrastructures et au développement économique...
Marque de fabrique
Ses collaborateurs lui reconnaissent une grande patience. Un délégué français l'a trouvée « concentrée, à l'écoute, même [s'il] a du mal à voir se dessiner ce qu'elle veut ». Mis à part ces problèmes de débutante, Dlamini-Zuma s'en est bien tirée, parvenant à déléguer des tâches aux commissaires et directeurs de l'organisation continentale. En attendant la nomination d'un porte-parole, ce sont les cadres de la Commission qui ont, chacun dans son domaine de compétence, parlé en son nom.
Grande première, le sommet s'est achevé à peu près à l'heure prévue, le programme s'étant déroulé sans accroc majeur. L'absence du capricieux « Guide » libyen, Mouammar Kaddafi, y est sans doute pour quelque chose. Mais pas seulement. La nouvelle présidente a commencé à imprimer sa marque.
Jeuneafrique