Cinq étrangers toujours portés disparus à In Amenas
Il n'y a "toujours pas de nouvelles sur les cinq étrangers disparus", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire sous couvert d'anonymat, après l'assaut final lancé samedi contre un groupe islamiste auteur d'une prise d'otages spectaculaire mercredi dans le complexe d'In Amenas (1.300 km au sud-est d'Alger).
Sept des 38 corps de victimes du commando restent à identifier, indiquait lundi le Premier ministre Abdelmalek Sellal en annonçant le bilan de l'attaque. Le corps d'un seul Algérien figure parmi eux. Il a fait état de 29 islamistes tués et trois arrêtés. Une source sécuritaire de la ville d'In Amenas, à 40 km du complexe gazier, a indiqué à l'AFP que l'une des trois personnes arrêtées avait été découverte lundi "blessée, cachée entre les pipelines". A la morgue de l'hôpital local, un porte-parole a déclaré à l'AFP qu'il "ne restait plus que les corps des terroristes" dans l'établissement. "Nous ne savons qu'en faire".
D'Oslo, on annonçait mardi l'arrivée à Alger d'experts médico-légaux norvégiens pour contribuer à l'identification des victimes, car cinq Norvégiens restent manquants. Trois Britanniques ont péri dans l'attaque mais trois autres sont présumés morts par Londres. Trois Japonais sont présumés manquants. Et pour les sept identifiés, un avion est en route de Tokyo pour les récupérer. "Le site gazier est tellement grand que nous sommes encore en train de chercher des corps, notamment ceux d'étrangers portés disparus", ont indiqué des sources locales, en référence à la quinzaine d'hectares du complexe. Et pour l'angle économique, "les travaux de remise en marche du complexe ont commencé", a-t-on indiqué à Alger de source sécuritaire. "Mais il faudra attendre une semaine avant que tout ne rentre dans l'ordre".
Sécurité renforcée autour des sites d'hydrocarbures
Les employés du site -sauf avis médical pour ceux qui sont toujours en état de choc- ont été rappelés pour relancer la machine, a indiqué cette source qui a dit, qu'au besoin, des spécialistes d'autres sites y seront envoyés. Dans la petite ville industrielle d'In Amenas, forte de 3.000 habitants et 3.000 employés du site, la tension restait perceptible. Ici et là, des échanges de tirs sont entendus par des témoins convaincus que "plusieurs terroristes se trouvent dans la ville et ses environs".
"La sécurité a été renforcée sur tous les sites et les barrages, doublés", a-t-on indiqué de source sécuritaire. "Désormais, c'est l'armée qui surveille Tigantourine, le complexe gazier, et pour tous les autres sites du pays, les effectifs des agents de sécurité ont été doublés et l'armement renforcé", a-t-on ajouté. Debdab, le poste frontalier avec la Libye (210 km au nord-est d'In Amenas), devient zone militaire, a-t-on aussi indiqué.C'est là que vit la tribu de Mokhtar Belmokhtar, "très adulé dans le sud", l'Algérien qui a revendiqué l'attaque. "Ce sont ses cousins qui ont eu des contrats de travail avec BP (qui gère le site avec l'Algérien Sonatrach et le Norvégien Statoil) dans le secteur des transports", ajoute également ce responsable qui a requis l'anonymat. "Les complicités viennent sûrement d'ici".
A Tripoli, une source sécuritaire proche des groupes extrémistes qui fleurissent depuis la fin de l'ère Kadhafi a affirmé qu'une "aide logistique" avait été fournie depuis la Libye.A Alger, les autorités ont indiqué que les ravisseurs étaient entrés par la Libye, en partant du Mali et en longeant la frontière nigérienne. Des médias algériens ont aussi affirmé que les tenues et armes utilisées par les assaillants venaient de Libye. Dans la Tunisie voisine, dont 11 ressortissants faisaient partie du commando, des discussions ont eu lieu entre le chef de l'Etat Moncef Marzouki et le président du Sénat algérien, Abdelkader Bensalah sur une stratégie commune contre les groupes armés extrémistes.
Afriquinfos