Publié le 24 Jan 2013 - 09:05
MEXIQUE

 La justice ordonne la libération de Florence Cassez

 

La Cour suprême du Mexique a ordonné mercredi la libération immédiate de la Française Florence Cassez, condamnée en 2008 à une peine de 60 ans de prison pour complicité d'enlèvements.

 

Les magistrats mexicains ont pris cette décision après avoir estimé que le procès de la jeune femme, qui est âgée de 38 ans, avait été entaché d'irrégularités. Le juge Jorge Pardo a accepté le recours et a ordonné la libération immédiate de Florence Cassez, actuellement détenue dans la prison de Tepepan, au sud de Mexico.

 

"C'est un grand bonheur, c'est une grande émotion, c'est un moment inouï", a déclaré à Reuters son avocat français, Me Frank Berton, présent à Mexico. "Là je vais la chercher à la prison, vous vous rendez compte? C'est l'aboutissement de sept ans de bataille, de sept ans d'acharnement, on a enfin obtenu ce grand bonheur." "Je l'ai vue hier, on savait que c'était la fin, le dernier virage, le moment où cela se jouait. Forcément en sachant que c'était la dernière étape, la pression était encore plus grande", a-t-il ajouté. "Je pense qu'on va rentrer ce soir, je pense que demain, on sera en France".

 

La mère de Florence, Charlotte Cassez, a exprimé de son soulagement et de sa joie. "Je suis folle de joie, je ne peux rien dire d'autre, j'ai encore du mal à le croire", a-t-elle dit à la presse dans une brasserie parisienne. "Elle (Florence) s'est battue tout le temps avec cette force, avec sa conviction, elle est extraordinaire." A la question de savoir si sa fille allait rentrer en France dès mercredi soir, elle a répondu: "Ce n'est pas impossible, peut-être que ce ne sera que demain. Je n'aurai la confirmation du consulat que plus tard dans la soirée ou demain matin." "J'ai prévu d'aller chercher Bernard (son mari, ndlr) à l'aéroport demain, si Florence et Me Berton rentrent en même temps, c'est fabuleux."

 

Lors d'une allocution, le président François Hollande, qui a téléphoné à Charlotte Cassez pour lui faire part de sa joie, a salué la décision de la Cour suprême mexicaine. "J'ai une reconnaissance pour la justice mexicaine parce qu'elle a fait prévaloir le droit, c'était la confiance qu'on avait porté à son endroit", a-t-il déclaré. "Et aujourd'hui nous pouvons dire qu'entre la France et le Mexique, nous avons les meilleures relations qui soient possibles d'établir." "Florence, vous êtes la bienvenue dans votre pays", a-t-il ajouté. "Tous ceux qui se battent partout pour la libération de nos compatriotes peuvent être encouragés par cette décision." Dans un communiqué publié un peu plus tôt, le chef de l'Etat français avait estimé que c'était "une période particulièrement douloureuse" qui prenait fin."

 

RECONSTITUTION

 

Florence Cassez avait été arrêtée en décembre 2005 en compagnie de son ami mexicain de l'époque, Israel Vallarta, accusé de commander un gang responsable d'enlèvements, dans une ferme des environs de la capitale. En 2008, elle avait été condamnée à 60 ans de prison au terme d'un procès à huis clos et sans jurés, comme c'est souvent le cas au Mexique. Ses avocats affirmaient que les droits de la Française, qui a toujours clamé son innocence, avaient été bafoués avant sa mise en accusation. Ils faisaient valoir que le témoignage au centre de sa condamnation avait été faussé par une reconstitution diffusée en direct par la télévision mexicaine.

 

L'Agence fédérale (police) mexicaine a reconnu en 2010 avoir procédé à une reconstitution de l'arrestation, expliquant toutefois avoir agi à la demande de la presse. La Cour suprême avait rejeté le 21 mars 2012 une demande de remise en liberté immédiate. Un pourvoi en cassation avait été également rejeté en février 2011. L'affaire Cassez a tendu les relations entre Paris et Mexico. L'année du Mexique en France, qui était prévue en 2011 et que Nicolas Sarkozy, alors président, souhaitait dédier à Florence Cassez, a été annulée. Recevant en octobre le nouveau président mexicain Enrique Peña Nieto, François Hollande, a déclaré faire "confiance à la Cour suprême pour en terminer avec cette situation que nous jugeons douloureuse mais qui est dans la main et entre les seules mains de la justice mexicaine".

 

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