21 condamnés à mort pour des violences lors d'un match de football
Des sources médicales ont fait état de huit morts. Il n'était pas clair dans l'immédiat si ce bilan inclut les deux policiers tués par balle, dont la mort avait été annoncée un peu plus tôt par des sources de sécurité.
Selon la télévision d'Etat, plus de 50 personnes ont aussi été blessées dans ces violences qui se sont produites après que des proches des personnes condamnées eurent tenté d'envahir la prison dans laquelle se trouvaient ces dernières.
Selon des témoins, des assaillants inconnus ont ouvert le feu en direction de la police qui a riposté avec du gaz lacrymogène. Des violences ont éclaté dans des rues proches de la prison, et les commerces ont fermé. L'armée a décidé de se déployer dans cette ville pour "rétablir le calme et la stabilité", a indiqué Ahmed Wasfi, un général de l'armée cité par l'agence Mena.
Dans la salle d'audience au Caire, le verdict a en revanche été accueilli par les cris de joie et les youyous des membres des familles des victimes. La justice a dit avoir transmis son verdict au mufti d'Egypte, les condamnations à mort devant être autorisées par cette autorité religieuse musulmane.
Le président du tribunal a en outre fixé au 9 mars le verdict pour les 52 autres accusés, dont 9 policiers, jugés depuis avril pour leur responsabilité présumée dans les violences au stade de Port-Saïd. En février 2012, 74 personnes y étaient mortes après un match entre le grand club cairote d'Al-Ahly et une équipe locale, Al-Masry.
Ce drame, le plus meurtrier du football égyptien, s'était déroulé au stade après qu'Al-Masry avait fait subir sa première défaite de la saison (3-1) à Al-Ahly. Des centaines de supporteurs d'Al-Masry avaient envahi le terrain et lancé des pierres et des bouteilles en direction de ceux d'Al-Ahly.
Les jours suivants, des milliers de personnes avaient défilé contre les forces de l'ordre, et des violences entre policiers et manifestants avaient fait 16 morts au Caire et à Suez (nord).
Une enquête parlementaire a mis en cause la négligence de la police, l'accusant d'avoir sous-estimé la possibilité d'affrontements dans le stade alors même que des supporteurs avaient quitté le stade avant la fin du match parce qu'ils redoutaient des violences.
Les personnes inculpées pour les violences avaient récusé toutes les charges de meurtre avec préméditation et de port d'armes prohibé pesant sur elles. Les "Ultras" d'Al-Ahly, des supporteurs fervents et organisés qui revendiquent la majorité des victimes, avaient menacé les autorités de "chaos" si le verdict n'est pas assez sévère.
Les "Ultras" sont réputés pour leur soutien actif à la révolte populaire qui a provoqué début 2011 la chute de Hosni Moubarak et pour leur participation aux manifestations contre le pouvoir militaire de transition qui ont suivi.
Afriquinfos