Nouvelles manifestations contre le président Morsi
Les manifestations contre le président Mohamed Morsi et les Frères musulmans ont repris vendredi dans plusieurs villes d'Egypte après plusieurs jours de calme, quelques centaines de personnes s'en prenant directement au palais présidentiel.
Au moins 45 personnes ont été blessées dans les divers affrontements qui ont émaillé la journée, selon un bilan obtenu auprès du ministère de la Santé. Le Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition qui a signé la semaine dernière avec les Frères musulmans un accord rejetant la violence, n'avait pas officiellement appelé à manifester. Même si le nombre de manifestants a beaucoup baissé, les Egyptiens continuent à descendre dans la rue, pour exprimer leur défiance envers le président Morsi et les Frères musulmans, dont il est issu, ainsi que leur malaise lié à la crise économique.
Entre le 25 janvier, deuxième anniversaire de la "révolution du Nil" qui a entraîné la chute d'Hosni Moubarak, et le 4 février, une soixantaine de personnes ont trouvé la mort lors de diverses manifestations en Egypte. Au Caire, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel à la tombée de la nuit, jetant des pierres et des bombes artisanales contre la porte d'entrée principale. La police a tiré en l'air, lancé des gaz lacrymogènes et lancé ses voitures contre la foule pour la disperser. "Le peuple veut renverser le régime", scandaient les manifestants, retournant contre le pouvoir islamiste le slogan entendu lors du printemps arabe.
GAZ LACRYMOGÈNES
A Zagazig, au nord du Caire, des manifestants se sont rassemblés dans le quartier où est domicilié Mohamed Morsi, rapporte l'agence Mena. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes. Des affrontements violents ont également eu lieu à Tanta, une localité du delta du Nil, d'où était originaire un jeune homme de 23 ans, Mohamed el Gendi, battu à mort par des membres des forces de sécurité au Caire. Il a été enterré dans cette ville cette semaine. Les images diffusées à la télévision ont montré des dizaines de manifestants lançant des cocktails Molotov sur les policiers anti-émeute qui ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. "A bas, à bas le régime du Guide suprême", scandaient les manifestants, visant Mohamed Badie, Guide suprême des Frères musulmans qui dominent la vie politique égyptienne depuis la chute de Moubarak.
Dans une autre localité du delta du Nil, à Kafr al Cheikh, les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers et ont tenté de prendre d'assaut un bâtiment public. Ils voulaient obtenir la démission du gouverneur provincial, rapporte l'agence de presse Mena. A al Mahalla al Koubra, toujours dans le delta, les manifestants ont lancé des bombes et fait tomber la porte d'un bâtiment du conseil municipal dans lequel ils ont tenté de pénétrer, rapporte l'agence Mena. La police a lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser. A la station de métro Place Tahrir, les manifestants ont arrêté des trains en descendant sur les voies, rapporte Mena. A El Santa, dans la province de Gharbiya, les manifestants ont jeté des pierres contre locaux du Parti Liberté et Justice, vitrine politique des Frères musulmans, rapporte l'agence Mena.
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