Publié le 27 Jun 2013 - 09:05
VISITE DE BARACK OBAMA, PRÉSIDENT DE ÉTATS UNIS

Sécurité, grogne et émotion au menu

 

Air Force One a atterri hier à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar avec à son bord le président des États Unis, sa famille et une forte délégation. EnQuête a suivi de près toute la préparation de cet événement historique.

L'arrivée du Président américain a été un parcours du combattant pour tous les services qui se sont mobilisés, la presse y comprise. Nous sommes à l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Il est 16 heures passées de cinq minutes. Ici le décor, fait de plusieurs drapeaux sénégalais et américains flottant à tout vent et de posters géants de Macky Sall et de Barack Obama, laisse aisément deviner qu'un événement se précise.

Pourtant, le trafic, animé par les arrivées et les départs, est tout ce qu'il y a de quotidien. Mais, du côté de l'entrée du Salon d'honneur, le scénario est tout de même différent. En effet, un peloton d'une dizaine de gendarmes reçoit des ordres d'un supérieur, en même temps, le nombre de journalistes ne cesse de s’accroître. Peu de minutes plus tard, c'est un groupe d'Américains dignes du surnom de Men in black qui fait son apparition. Autant que la presse, ils ne savent pas clairement par qu'elle accès se rendre à l'intérieur tant l'imprécision des consignes est troublante.

À 16h30, l'arrivée de Ousmane Ba sur les lieux, chargé de presse à la Présidence, sonne comme un moment de salut chez les journalistes, mais ils devront vite déchanter quand il lancera à leur endroit ''vous attendez d'abord'' avant de disparaître derrière les portes de marbre qui font office d'entrée au Salon d'honneur. ''C'est le début de la galère'', lance d'un ton ironique un journaliste.  Pendant ce temps, les consignes de sécurité se font et se défont, tandis que la presse poursuit sa mobilisation tous les quarts d'heure. Aux environs de 18 heures, les journalistes pousseront un ouf de soulagement lorsque Ousmane Ba accompagné d'une Américaine entameront l'identification des journalistes qui seront ensuite passés au scanner avant de rejoindre le tarmac.

La presse ne criera pas victoire si vite, puisqu'un préposé à la sécurité va recommander de se débarrasser du matériel de travail afin qu'on les sécurise et de retourner au Salon d'honneur en attendant un signe. Une fois revenus sur leurs pas, ce sera au tour d'un gendarme sénégalais d'exiger aux journalistes de manière hautaine de sortir de nouveau du Salon d'honneur. Un peu plus tard, la presse retrouvera le Salon d'honneur et passera une nouvelle fois au scanner. Ce procédé aurait pu se passer dans l'anarchie si un colosse, membre de la sécurité, très impressionnant de par sa voix, n'avait martelé de manière vive un ''Slow down, get back'' (Ndrl:Allez y doucement, reculez), de quoi calmer la ferveur des journalistes. Cette fois-ci les gens de presse ont regagné pour de bon le tarmac de l'aéroport Léopold Sédar Senghor et se font conduire dans la benne d'un camion posté non loin de l'endroit ou devrait se poser le Air Force One, l'avion  de comandement du président des États Unis. En attendant, les spéculations vont bon train sur l'heure exact de son arrivée. Perchés sur le camion, les journalistes et autres curieux observent tout le dispositif qui se met en place, même des chiens policiers ont été mobilisés pour la circonstance.

Il est 20h10mn quand deux grosses cylindrées noires traversent la piste d’atterrissage à vive allure. Tout se bouscule. Un bus de transport des passagers apparaît également à côté du lieu de repli des journalistes. En sortent tous les membres du gouvernement, de Bathily à Dansokho, en passant par Mbaye Ndiaye, Mor Ngom, Youssou Ndour, Aly Ngouille Ndiaye, Mari Teuw Niane, bref tout le gouvernement est présent. Quelques instants plus tard, c'est un autre bus qui vient se garer et qui ne compte que trois passagers : le président de l'Assemblée nationale Moustapha Niasse, la Présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Tall et le Pemier ministre Abdoul Mbaye. Soudain, une petite scène attire l'attention des journalistes, c'est le protocole de la Présidence qui remonte les bretelles à un membre de la sécurité américaine qui n'est visiblement pas content. ''Nous aussi on fait notre travail, lance-t-il, c'est nous qui avons défini le plan de travail il ne faut pas stresser''.

Il est exactement 20 heures 19 minutes à l'horloge du Salon d'honneur de l'aéroport lorsque l'imposant avion, Air Force One, touche le tarmac. Un avion que personne (enfin nous croyons) n'a vu atterrir. Au même moment c'est le cortège du chef de l'État qui vient se positionner près de Air Force One. Macky Sall, accompagné de son épouse, apparaît puis le couple va se présenter au pied de l'escalier du Air Force One. Le temps est clément et les mines joviales. Les  ministres, personnalités de la société civile et diplomates présents sur les lieux s'alignent rapidement devant l'avion, le tapis rouge est déroulé alors que la porte de l'avion ne s'ouvre qu'au bout de 5 minutes. Une forte silhouette se pointe, ramasse du regard l'assistance et disparaît aussi rapidement qu'elle était apparue. C'est alors que le Président américain en compagnie de sa fille, le remplace, il descend rapidement. Son épouse est derrière lui, tenant la main de la cadette de la famille Obama. Le Président américain est très relax. Il apprécie le temps qui est ''magnifique'' et c'est son épouse qui confirme derrière elle.

Les deux familles présidentielles se congratulent sur la piste, les salamalecs d'usage suivis de la présentation des membres du gouvernement. Barack Obama sacrifie à la formalité d'usage en saluant les ministres, mais mention particulière sera accordée à Youssou Ndour, avec qui le Président américain a discuté un bon bout de temps. Youssou Ndour étant sûrement bien connu de Barack Obama, bien avant le Président Macky Sall peut-être, car l'homme à l'avantage d'être un artiste planétaire avant d'être politique. Après les salutations, Barack Obama adresse une salutation à la presse locale, qui le lui rend joyeusement, avant de s'engouffrer dans sa voiture. Le cortège fort d'une vingtaine de voitures démarrera à toute vitesse, suivi de celui de Macky Sall. Direction le Radisson Blu.
 

ANTOINE DE PADOU

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