Amsatou, ''précurseur'' et Diouma, l'''amuseuse publique''
Pour une première participation à la présidentielle, l’universitaire Amsatou Sow Sidibé et la styliste de renom Diouma Diakhaté se sont retrouvées au bas de l’échelle pour avoir récolté respectivement 5166 voix (0,19%) et 3353 voix (0,12%). Plusieurs facteurs sont mis en jeu pour justifier leurs mauvais résultats malgré le fait que les femmes constituent 52% du corps électoral. Pour d’aucuns, ces femmes qui ont le courage de transcender les barrières masculines n’ont pas bénéficié du soutien de leurs sœurs féministes, qui paradoxalement se sont battues pendant des années pour l’instauration de la parité mais aussi pour une présence accrue des femmes aux postes décisionnels. Pour d’autres, le Sénégalais n’est pas encore prêt à avoir une femme comme chef d’Etat. Une thèse confirmée par le sociologue, Mamadou Moustapha WONE qui tient aussi à préciser que ''ce n’est pas parce qu’elles sont des femmes qu’elles n’ont pas été choisies.''
''Quelqu’un a dû offrir une caution à Diouma Diakhaté''
Pour le sociologue, plusieurs paramètres entrent en jeu. ''Pour Diouma Diakhaté, la candidate des bonnes et du Thiouraye, il faut dire qu’elle n’était là que pour amuser la galerie. On peut même se demander pourquoi elle s’est présentée. Et c’est à se demander si elle prenait au sérieux sa candidature. Elle savait qu’elle n’avait aucune chance de dépasser les 01% des votants''. Et là, ajoute le sociologue, ''sa candidature demeure étrange et très ambiguë car elle ne cherchait pas à se faire connaître. Je pense que quelqu’un tapi dans l’ombre a dû lui offrir sa caution pour participer à ces élections. Dans quel but? Mystère et boule de gomme !''
''Amsatou Sow sert de précurseur''
Quant à l’universitaire Amsatou Sow Sidibé, le sociologue pense qu'''elle savait qu’elle n’avait pas beaucoup de chances de remporter ces élections.'' Mais au moins, dit-il, elle a l’audace de baliser la voie aux femmes. ''Elle s’est présentée à mon avis dans le but de servir de précurseur, d’ouvrir une brèche dans la mentalité des Sénégalais afin que ces derniers prennent conscience progressivement qu’une femme pouvait bel et bien se présenter à une élection présidentielle et donc prétendre devenir présidente de la République. Pour qui connaît son parcours et son dynamisme féministe, on ne peut que s’inscrire dans cette logique. Il faut un début à tout.''
Autre facteur qui a perdu ces deux présidentiables, leurs distances vis à vis de l'électorat. ''Le peuple sénégalais a besoin de sentir le personnage politique auprès de lui. Il porte son choix sur celui qui a une certaine constance dans la vie politique et dans ses principes.''
MATEL BOCOUM