Washington condamne de nouveau le refus par Nétanyahou d'un Etat palestinien
Deux jours après la victoire de sa liste aux élections législatives en Israël, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a nié, hier, avoir renoncé à une solution à deux Etats, israélien et palestinien, dans une surenchère destinée à rassembler l'électorat de droite au dernier jour de la campagne.
M. Nétanyahou avait pourtant affirmé, lundi, qu'il n'y aurait jamais d'Etat palestinien tant qu'il serait premier ministre. Il rendait ainsi caduque son allocution de juin 2009, prononcée à l'université Bar-Ilan, dans laquelle il appelait pour la première fois à une coexistence pacifique entre les deux Etats.
Dans un entretien à la radio publique, M. Nétanyahou avait ainsi déclaré, lundi, à la veille des législatives, que « la réalité [avait] changé » depuis son discours de Bar-Ilan. « Il a été prononcé avant la tempête arabe qu'on appelle le “printemps arabe” et qui a balayé le Moyen-Orient », avait-il argué. Dans un entretien vidéo diffusé sur le site d'information israélien NRG, le premier ministre expliquait alors qu'« établir aujourd'hui un Etat palestinien et évacuer des territoires offrirait des bases d'attaque à l'islam radical contre l'Etat d'Israël ». Par ces déclarations, « Bibi » foulait au pied les résolutions des Nations unies et contrariait encore un peu plus l'allié stratégique américain.
Hier, dans un entretien à la chaîne américaine conservatrice Fox News, M. Nétanyahou a tenté de nuancer ces propos : « Je ne suis revenu sur aucune chose que j'ai dite il y a six ans, lorsque j'avais appelé à une solution avec un Etat palestinien démilitarisé, qui reconnaît l'Etat hébreu. J'ai simplement dit que, aujourd'hui, les conditions pour cela ne sont pas réunies. » En 2009, M. Nétanyahou avait inclu dans son discours des conditions — reconnaissance d'Israël comme Etat juif, démilitarisation, refus d'un partage de Jérusalem — jugées inacceptables par les Palestiniens.
(lemonde.fr)