Publié le 28 Sep 2017 - 13:08
AGRICULTURE - AVEC 31% DE LA PRODUCTION NATIONALE

Kolda devient une région productrice du riz irrigué, après Saint-Louis

 

Durant la campagne agricole de 2016-2017, la région de Kolda a obtenu 31% de la production nationale de riz pluvial. Elle se classe ainsi deuxième derrière la région de Saint-Louis, principale productrice de riz irrigué au Sénégal. Ceci est rendu possible grâce aux efforts consentis par l’Etat et l’engagement sans faille des producteurs à s’adonner à la riziculture pluviale.

 

‘’Kolda nourrit Kolda’’. Ce slogan lancé par le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Pape Abdoulaye Seck, est aujourd’hui en phase de devenir une réalité dans la capitale du Fouladou. Car Kolda est devenu une région productrice du riz pluvial. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil sur les statistiques agricoles de ces dernières années. De 30 000 tonnes de riz en 2014, la capitale du Fouladou est passée aujourd’hui à plus de 180 000 tonnes par an. La valeur extra-sectes des équipements plus le coût des formations sont estimés à 150 millions de francs CFA. Durant la campagne 2014-2015, elle a contribué à hauteur de 12% sur la production nationale. En 2015-2016, il y a eu un saut qui a été observé. En somme, les statistiques ont montré qu’il y a eu une avancée de 18% de la production nationale. Un taux passé à 31% pour la période 2016-2017.

Le Directeur régional du développement rural (DRDR) Abdoulaye Sidibé s’en réjouit. ‘’Ces résultats tangibles et visibles rassurent que Kolda constitue vraiment un tournant et une région incontournable en matière de riziculture pluviale. Actuellement, nous avons remarqué que le riz est cultivé partout dans la région, surtout avec une panoplie de variétés néricas dont la région dispose’’, explique-t-il. Le coordonnateur du Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR), Waly Diouf, de poursuivre qu’avant 2014, la région produisait au moins 30 000 tonnes de riz. Aujourd’hui, c’est plus de 180 000 tonnes qui y sont produits. Ces acquis, il les met sur le compte de l’appui de l’Etat du Sénégal.

Les effets consentis par l’Etat du Sénégal

Favorisée par des spécificités agro-écologiques et socioculturelles, Kolda bénéficie également du soutien du gouvernement appuyé par la coopération japonaise. Cette collaboration a permis de mettre très tôt à la disposition des riziculteurs quatre types d’équipements. Il s’agit des motoculteurs super équipés qui permettent de faire du labour et du transport. Des semoirs favorisant l’économie sur les semences et un gain de temps pour l’opération culturale qui consiste au semis. Des décortiqueuses et des batteuses ont été également mises à la disposition des riziculteurs sans compter les 45 tracteurs remis à des producteurs et organisations paysannes, de 2014 à nos jours. « Ceci fait que le temps de chaque opération culturale est réduit et les travaux de ces opérations allégés. Car, dans les zones limitrophes comme le département de Médina Yoro Foula, les populations allaient jusqu’en Gambie pour pouvoir décortiquer le riz.

Aujourd’hui, cette souffrance est devenue un vieux souvenir‘’, soutient Waly Diouf. A en croire Abdoulaye Sidibé, il y a eu d’abord 60 à 70% du matériel lourd comme les tracteurs, et du matériel léger, (semoirs, houssines, charriots etc.) qui ont été mis à la disposition des producteurs. L’Etat du Sénégal ne se limite pas à donner aux producteurs que des équipements. Derrière chaque motoculteur, l’Etat compte créer au moins deux emplois.

 Formations et semences certifiées aux producteurs

En fait, outre la dotation en matériels, l’Etat envisage de former les producteurs de riz afin qu’ils puissent bien manipuler les équipements et les gérer pour arriver à de meilleures productions et des résultats positifs.  ‘’Nous voulons que ces équipements puissent être utilisés de façon durable par les producteurs. Les recettes issues de ces équipements seront gérées par des gestionnaires bien formés’’, explique le coordonnateur du PNAR.  

D’après lui, ‘’la valeur extra-sectes des équipements plus le coût des formations qui vont suivre tournent autour de 150 millions de francs CFA’’. La quantité d’intrants a été aussi augmentée. Car, avant 2014, au moins 300 tonnes de semences de riz paddy ont été distribuées par l’Etat. De 2015 à nos jours, les riziculteurs ont bénéficié de plus de 2 000 tonnes, cette fois-ci, de semence certifiée. Toujours sur les initiatives qui ont permis de faire de Kolda une zone rizicole après Saint-Louis, il faut citer l’augmentation des terres emblavées. De 2014 à ce jour, c’est un peu moins de 5 000 hectares qui ont été emblavés. Parce que justement l’Etat a tenu compte de l’ensablement des vallées. C’est pourquoi l’Etat est en train de travailler pour renforcer les efforts qui ont été fait dans ce sens.

Au demeurant, les efforts consentis par l’Etat dans le domaine de la production du riz ont eu à engranger des résultats satisfaisants dans la région de Kolda. Même si au-delà, il y a le vécu et l’expérience des principaux acteurs qui ont aussi impacté de manière très significative sur les résultats obtenus. Ce qui reste, c’est davantage de concertations entre l’Etat et les organisations paysannes afin que le riz produit localement soit bien transformé et mis à la disposition des consommateurs. Sinon, les efforts consentis seront vains car les populations auront toujours les yeux rivés sur le riz importé. Des difficultés liées à la commercialisation de la production, au manque de formation des producteurs, de magasins de stockage, à l’accès au crédit et au financement, à l’insuffisance des pistes de production, à la prolifération des oiseaux granivores, à l’ensablement des vallées, plombent aussi les ambitions des producteurs de la région de Kolda, endettés jusqu’au cou.  

EMMANUEL BOUBA YANGA

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